On connaît l'histoire du dogue argentin, chien créé de toutes pièces. Le Dr Antonio Nores Martinez appartenait à une famille de notables installés dans la région de Cordoba, en Argentine. En 1925, il cherche à créer un chien qui soit performant pour la Caza Major, la chasse au gros gibier.
Il faut un chien courageux, peu aboyeur pour ne pas faire fuir le gibier, rapide, qui s’adapte facilement aux différents terrains, déterminé et tenace face à ses proies, sans oublier un excellent flair, une base indispensable pour un chasseur digne de ce nom.
La couleur blanche n’est pas non plus un hasard ; elle permet au chien d’être facilement repéré et de ne pas être confondu avec le gibier.
Si la chasse est bien un but primordial pour Antonio Nores Martinez, ce dernier ne semble pas avoir exclu non plus d’autres tâches et aptitudes parmi lesquelles la garde et la compagnie, car ce chien se devait d’être un bon compagnon pour l’homme.
On sait grâce aux écrits laissés qu’il a pris pour base le vieux chien de lutte de Cordoba, ayant pour ancêtre des molosses européens. Le docteur va le croiser peu à peu avec d’autres races. Il y en aura dix au total qui mèneront à l’apparition du Dogue Argentin tel que nous le connaissons de nos jours.
Quelle est sa recette ?
Un peu de pointer pour le flair, de dogue allemand arlequin pour la taille, de bull-terrier pour la robe (c’est la race qui dit-on a joué le rôle le plus important dans la construction du dogo), de Boxer pour la force et l’agilité, de bulldog pour la mâchoire.
Ajoutez à cela une pincée de dogue de Bordeaux, de Montagne des Pyrénées et d’Irish Wolfhound, et vous aurez tous les ingrédients de la recette dogo.
C’est dans une revue de chasse, Diane, que le standard du Dogue Argentin est publié (1947) et c’est à Buenos Aires qu’il fait sa première apparition en exposition. Son berceau d’origine le reconnaît en 1964 ; à cette même date Augustin, le frère d’Antonio, crée le Club des Eleveurs de Dogues Argentins. La reconnaissance par la FCI (Fédération Cynologique internationale) interviendra en 1973, époque à laquelle il débarque en Europe, de façon très discrète, via l’Allemagne.
Deux années plus tard, il commence à « conquérir » l’Italie avant de faire son apparition en France à la fin des années 70.
Le succès est rapide. Aujourd’hui, le nombre des naissances a baissé (1 279 en 2008), mais l’on peut plutôt y voir un signe de stabilisation. Epargné par la loi sur les chiens dits dangereux, interdit de sport incluant du mordant, il a su séduire un certain public. Avec l’interdiction de la coupe d’oreilles, le dogo y a gagné en douceur dans l’expression de son visage.
Bon gardien, plus dissuasif qu’agressif, il est très proche des membres de sa famille. Il apprécie la compagnie des enfants avec lesquels il partage les jeux. Le dogo est capable de s’adapter à bien des situations tant qu’il est auprès de son maître ou de sa famille et il sait aussi se calquer sur le mode de vie de son maître. L’essentiel étant qu’il puisse se défouler à sa guise, car bien évidemment, ce n’est pas un chien de canapé !
Sa carte d’identité
Pays d’origine : Argentine
Poil : Uniformément court, lisse et doux au toucher, d’une longueur approximative de 1,5 à 2 cm. Sa densité et son épaisseur varient selon le climat. Sous un climat tropical, le poil, plus mince et raréfié, laisse transparaître les régions pigmentées, ce qui n’est pas un motif de pénalisation. Sous un climat froid, le poil est plus épais et dense ; la présence de sous-poil est alors possible.
Couleur : D’un blanc pur. Autour des yeux on accepte une tache noire ou de couleur foncée ; cette tache ne doit pas dépasser les 10% de la surface de la tête. Parmi les sujets de qualité égale, le juge devra toujours opter pour celui dont le blanc est le plus pur.
Taille : Pour les mâles : 62 à 68 cm. Pour les femelles : 60 à 65 cm.
Conseils d’éducation
Le dogo a tendance à être naturellement dominant. Les rapports entre mâles sont parfois tendus. Aussi, il est important de bien choisir son chiot. Il faudra poursuivre le travail de socialisation avec rigueur afin d’éviter d’avoir affaire à un chien trop dominant ou au contraire trop peureux.
Avec lui, il convient d’être ferme, mais non brutal. Utilisez la douceur dans son éducation, sans le saturer avec des exercices trop longs, sans rester sur un échec.
La « douceur » est indiquée avec lui jusqu'à l'âge de 5 à 6 mois, le dogo étant un chien timide dès son plus jeune âge. Par contre, il aura besoin d'un véritable maître par la suite ; son caractère change. Sans compter que le mâle atteint sa maturité vers l’âge de 18 mois, contre 12 mois pour la femelle. La fréquentation d’un club d’éducation canine peut être envisagée dès l’âge de quatre mois. Chez le maître néophyte ou celui peu sûr de lui, c’est un excellent recours pour éviter toutes erreurs.
Sportif, il appréciera les grandes balades, le canicross, l’agility… peu adepte de la solitude, il a besoin d’un maître disponible qui lui offre les occasions de se dépenser régulièrement.
Santé et entretien
Les races de chiens à robe blanche, comme celle du dogo, sont prédisposées plus que d’autres à des problèmes de surdité. Un éleveur consciencieux testera ses chiots dès l’âge de trois semaines.
Côté entretien, rien de plus simple avec lui qu’un bon brossage régulier. En cas de salissure, on peut attendre que la boue sèche avant de le brosser. Il retrouvera alors toute sa blancheur. C’est son côté auto-nettoyant !
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