Covid-19 : furets et hamsters présentent-ils des risques ?

Après le Danemark, la France a à son tour détecté la présence de la Covid-19 au sein d’un élevage de visons basé en Eure-et-Loir (28) le 22 novembre dernier. Loïc Dombreval, entre autres vétérinaire, député LREM des Alpes-Maritimes et par ailleurs rapporteur d’un projet de loi sur le bien-être animal, a tenu à appeler les propriétaires de furet à se montrer vigilants envers leur animal, ce dernier étant de la même famille que les visons. Une prudence valable également envers les hamsters. Des risques potentiels de transmission existent même s’il ne faut pas pour autant céder à la panique.

On recense en France quelque 60 000 furets de compagnie. Ils sont aussi souvent utilisés pour chasser. Loïc Dombreval, entre autres vétérinaire, député LREM des Alpes-Maritimes et par ailleurs rapporteur d’un projet de loi sur le bien-être animal a tenu à mettre en garde les maîtres. En effet, plusieurs cas de transmissions du coronavirus Covid-19 d'un vison à l'être humain ont été identifiés en Europe comme cela a été le cas au Danemark (premier exportateur de peaux de visons dans le monde), en Espagne, aux Pays-Bas, mais aussi aux États-Unis. Si la Covid-19 se transmet surtout au sein de la population humaine, les cas de transmission de l'animal à l'homme restent exceptionnels. Et le furet est de la même famille que le vison.

Ne pas être trop proche de son furet

« Je dis aux propriétaires de furets d'être attentifs et de ne pas être trop proches de leur animal », a expliqué Loïc Dombreval au micro de France Info le 22 novembre dernier. « Le furet fait partie de la même famille que le vison, les mustélidés », a-t-il précisé et « il y en a un certain nombre de furets en France, c'est un animal de compagnie. Il faut regarder de plus près pour voir si ce furet ne serait pas éventuellement porteur du coronavirus. » (…) « D’ailleurs, le furet est un modèle expérimental pour les chercheurs, afin de comprendre la façon dont le Covid-19 agit dans l’organisme humain. »

Fermer les élevages de visons sans attendre

C’est la raison pour laquelle un élevage de visons  (1 000 animaux) situé en Eure-et-Loir (28) a été abattu. « Je pense qu'on n'a pas tellement le choix malheureusement, ça fait beaucoup plus longtemps que je demande la fermeture des élevages de visons », a souligné Loïc Dombreval. « On ne peut pas attendre cinq ans tel que c'est programmé aujourd'hui par le ministère la Transition écologique et solidaire. Il faut le faire le plus vite possible. Maintenant, l'année prochaine, au plus tard. »

La France compte 4 élevages de visons. Qu’en sera-t-il pour les 3 autres alors que des analyses ont été diligentées (un des élevage a été déclaré indemne) ? « De toute façon, ils seront abattus pour faire des manteaux », commente Loïc Dombreval.

Une vraie question par rapport à la stratégie vaccinale envisagée

Pourquoi les visons sont-ils touchés par la Covid-19 ? C’est parce qu’ils « ont un récepteur aux virus respiratoires identique au nôtre, identique à celui de l'espèce humaine ». Au Danemark, on soupçonne une transmission dans un premier temps du virus de la Covid-19 de l’éleveur vers l’animal. Ensuite, le virus a muté au sein du vison avant d’être retransmis à l’homme sous sa forme mutée. Alors que l’on parle de plus en plus de l’arrivée imminente d’un vaccin contre la Covid-19 en France, une campagne de vaccination pour le grand public entre avril et juin 2021 après une première vague réservée aux publics les plus fragiles, Loïc Dombreval soulignait déjà lors de son interview que cela posait « une vraie question par rapport à la stratégie vaccinale qui est envisagée ».

Pas question de paniquer en ce qui concerne les furets pour autant, mais être prudent

Pour l’heure, aucun cas de coronavirus n’a été enregistré chez les furets en France. « Je pense qu'il faut regarder attentivement, sans paniquer. Les chasseurs aussi utilisent le furet, là aussi, prudence », a tenu à préciser Loïc Dombreval. Sa recommandation est donc de respecter « une forme de distanciation par précaution », comme par exemple éviter trop de câlins et de ne pas porter l'animal proche de son visage. « Le furet est un animal extrêmement sympathique qu’on aime bien prendre dans ses bras, autour de son cou. Il vaut mieux éviter ce genre de comportement et avoir une distanciation claire avec son animal. Et éventuellement, aller jusqu’à établir un statut sanitaire auprès d’un vétérinaire. »

Une prudence valable aussi envers les hamsters

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Cette prudence serait aussi valable pour les hamsters pour lesquels l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ) a indiqué qu’ils étaient eux aussi capables de développer la maladie : « Le furet, dans les trois études expérimentales publiées, est réceptif au virus et développe des signes cliniques et des lésions au niveau de l’appareil respiratoire consécutives à l’infection, ainsi qu’une transmission avérée du virus aux furets contacts. Il en va de même pour le hamster. »

Associer davantage les vétérinaires dans la lutte contre la propagation de la Covid-19

Enfin Loïc Dombreval a déploré l’absence des vétérinaires au Conseil scientifique dans cette crise sanitaire que nous traversons : « L'essentiel des maladies qu'on voit apparaître chez les humains ont une source animale. Il faut mêler les connaissances et les différentes approches sanitaires que peuvent avoir les vétérinaires avec celle des médecins. »

Covid-19 : « Le danger, c’est l’homme. »

« L’animal de compagnie n’est pas un élément de propagation de la maladie », a assuré le Dr vétérinaire Yannick Pérennes sur France Info. Concernant le risque de transmission, il estime que « le danger, c’est l’homme. C’est plutôt l’humain qui contamine. Il faut que toute personne contaminée prenne des mesures de précaution, par rapport à ceux qui l’entourent. C’est la responsabilité individuelle de chacun, quand on est positif au virus, de protéger ses proches, dont les animaux. C’est du bon sens élémentaire. Si on tousse, par exemple, on peut contaminer son chat, mais lui ne transmettra pas la maladie ».

Le Dr vétérinaire Yannick Pérennes a également appelé à la prudence quant aux Fake News, ces fausses informations circulant sur les réseaux sociaux : « Certains ont brûlé leur animal en voulant le désinfecterTout le monde est angoissé par ce contexte, mais l’animal de compagnie ne peut pas être un élément de propagation du virus. Il faut éviter la panique qui conduirait à abandonner ou euthanasier son animal. »

 

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Photos : 123RF