L'Année du chat (édition du Seuil) est le premier ouvrage de de Karine Miermont. Ce livre est dédié à Niña, un chat de gouttière, d’origine espagnole frappé par un cancer incurable.
Tout va pour le mieux pour Niña, un chat de gouttière, d’origine espagnole: à l’intérieur d’une copropriété parisienne, la chatte jouit d’une belle liberté, faisant régulièrement sa sieste chez les amis voisins.
La cour est son quartier. Tout est harmonie.
L’entrée dans un long tunnel avec le diagnostic de la maladie
Jusqu’au jour où une boule fait son apparition sur le corps du chat. On n’y prête qu’une attention discrète, rien de grave. Mais bientôt la maladie est diagnostiquée. C’est l’entrée dans un long tunnel d’un an, dont l’issue sera la mort, annoncée, repoussée, refoulée autant que possible.
Chacun, dans la famille, fait son deuil. Pour la mère, cela prend la forme de l’écriture, en un journal qui accompagne l’animal aimé vers sa disparition.
Un récit tendre et sans pathos
Un récit tendre mais sans pathos, qui nous dit ce qu’est la fin d’une vie, avec ses souffrances et ses étapes où l’on abandonne chaque fois un peu plus d’espoir.
« Karine Miermont, dans cet étonnant récit, n'ignore pas les sarcasmes de ceux qui voient dans toute forme excessive d'intérêt pour les animaux une insulte aux combats de l'humanité ! », écrit Benoît Duteurtre, journaliste, dans un article publié sur le figaro.fr
Une perte qui nous renvoie à celle des êtres que nous aimons
« Pourtant, comme elle l'écrit dans ce premier livre: ’’L'expérience de la perte, même celle d'un animal, nous renvoie à la perte de ceux que nous aimons, et bien sûr à la nôtre, à la fin de chacun, à l'inacceptable, l'incompréhensible fin de tout être vivant.’’ La narratrice n'a rien, d'ailleurs, d'une célibataire acariâtre vivant seule avec son animal domestique. (…) mais le déclin de son compagnon silencieux la bouleverse et elle a décidé, ‘’comme pour se consoler’’, de tenir le journal de cette maladie », analyse-t-il encore.
De nombreuses scènes du livre se déroulent dans la salle d'attente du vétérinaire : « La description des maîtres attentifs chuchotant des mots doux à leur protégé fait parfois sourire ; elle donne aussi un pincement au cœur, quand ils viennent pour mettre fin aux souffrances de cet animal domestique qui se met à trembler, comme s'il pressentait ce qui l'attend (mais n'est-ce pas là prêter nos propres sentiments aux animaux? s'interroge encore Karine Miermont) », souligne encore le journaliste.
Et de conclure à la lecture de ce livre : « Elle nous parle tantôt avec le détachement de l'observateur, tantôt avec une émotion contrebalancée par la crainte du «ridicule», au moment où une de ses amies lutte elle-même contre le cancer. Elle s'interroge sur le sens de «l'acharnement thérapeutique» et peint en creux son propre portrait, à la fois sensible et obsessionnel par sa volonté de décrypter le mystère des choses. »
L'Année du chat
Karine Miermont
Date de parution 3 avril 2014
Seuil - Fiction et Cie
144 pages
15,00 €
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