Allergie au chat : quelles solutions ?

Le chat est désigné comme étant l’un des principaux responsables des allergies, loin devant le chien. Se séparer de son animal nouvellement arrivé constitue un des motifs d’abandons. Peut-on prévoir et soigner ces allergies ? 

L'essentiel

  • L'allergie est provoquée non pas par les poils directement, par une protéine produite par la salive des chats qui se dépose ensuite sur leur peage
  • Les symptômes évocateurs d'allergie aux chats sont des démangeaisons, une conjonctivite, des éternuements et de l'asthme. Un allergologue pourra confirmer l'allergie avec des tests spécifiques.
  • Plusieurs traitements existent : anti-histaminiques, désensibilisation, croquettes spécifiques pour chat

 

Qu'est-ce que l'allergie au chat chez l'humain ?

Près de 2,5 % de la population présente une allergie aux animaux domestiques. Les chats sont désignés comme les principaux « responsables », les allergies dues au chien étant en effet pour leur part moins fréquentes.

L'allergie au chat est une réaction excessive du système immunitaire à certaines protéines présentes dans la salive, la peau, ou les poils de chats. Lorsqu'une personne allergique est exposée à ces allergènes, son système immunitaire réagit en libérant des anticorps et des histamines à l'origine des symptômes.
La protéine responsable de l’allergie due aux chats (Fel d1) se trouve dans les poils et la salive.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les poils, qu’ils soient longs ou bien courts, qui sont à l’origine des allergies, mais les allergènes qui s’y trouvent.
Le chat produit l’allergène au niveau de sa peau. On en retrouve également trace dans les pellicules (squames), mais aussi les larmes, la salive ou encore l’urine. Les mâles, sauf ceux castrés, sont davantage producteurs d’allergènes que les femelles et les chats foncés seraient plus allergisants que les clairs. Le degré de production de l’allergène est hormonal.

On peut être allergique sans contact direct avec l’animal, mais par le biais de tissus (oreiller, vêtement porté par une autre personne, etc.) ! Donc sans qu’il n’y ait nécessairement de chat à la maison.

Symptômes : comment savoir si on est allergique aux chats ? Quels sont les signes ?

Les symptômes d'une allergie aux chats peuvent varier d'une personne à l'autre, mais ils sont généralement causés par une réaction allergique à la protéine Fel d 1.

L’allergie peut se déclencher très longtemps après le premier contact avec l’allergène, de plusieurs mois à plusieurs années. Voici les symptômes les plus fréquemment rencontrés :

- Eternuements ;

- Congestion et écoulement nasal ;

- Démangeaisons au niveau des yeux, du nez et de la gorge ;

- Yeux rouges et larmoyants, conjonctivite allergique ;

- Gêne respiratoire (sifflements, toux sèche, crise d'asthme) ;

- Éruption cutanée, urticaire ou démangeaisons sur la peau.

Si vous présentez ces symptômes en présence de chats ou après avoir été en contact avec des chats, il est possible que vous soyez allergique aux chats. Il est important de consulter un médecin ou un allergologue pour confirmer le diagnostic.

Bon à savoir : les chats aussi peuvent souffrir d'allergies ! En cas de symptômes, n'hésitez pas à emmener votre animal chez un vétérinaire. Les frais sont pris en charge par l'assurance santé pour chat.

reactions allergie aux chats

Peut-on devenir allergique au chat ou au chien du jour au lendemain ?

Une sensibilité peut effectivement se manifester de manière brutale, même après des années de cohabitation avec un animal. Ce phénomène s'explique par une modification progressive du système immunitaire qui devient subitement intolérant aux protéines présentes dans les sécrétions du chat.

Les facteurs déclencheurs varient selon les individus : un déménagement, un stress intense ou un changement hormonal peuvent précipiter cette réaction. Un premier chat peut être bien toléré pendant des années, tandis qu'un nouveau compagnon à quatre pattes provoquera une réponse immunitaire excessive.

La sensibilisation peut aussi survenir par exposition indirecte, notamment via des vêtements ou du mobilier ayant été en contact avec un chat. Dans tous les cas, une consultation médicale permettra d'établir un diagnostic précis et d'adapter la prise en charge.

Est-ce qu'une allergie aux chats peut disparaître ?

La désensibilisation naturelle survient spontanément chez environ 30% des personnes allergiques aux chats après plusieurs années d'exposition régulière. Ce phénomène s'observe particulièrement chez les adultes entre 20 et 35 ans.

Un traitement médical par immunothérapie spécifique permet d'augmenter ces chances de rémission. Cette méthode, reconnue par l'Académie européenne d'allergologie, consiste à administrer des doses progressives d'allergènes par voie sublinguale pendant 3 à 5 ans.

Les résultats varient selon les patients : certains constatent une amélioration notable après quelques mois, tandis que d'autres gardent une sensibilité résiduelle. Les études montrent que cette approche thérapeutique réduit significativement les symptômes dans 60% des cas, même si une guérison totale reste rare.

Diagnostic : comment confirmer une allergie aux chats ? Quels tests existent ?

Pour confirmer une allergie aux chats, il est nécessaire de demander conseil à un médecin ou un allergologue, qui vous posera des questions sur vos symptômes et votre historique médical, et pourra vous faire passer différents types de tests pour confirmer le diagnostic :

- Test cutané : ce test consiste à appliquer une petite quantité de solution contenant des extraits de protéines de chat sur votre peau, généralement sur l'avant-bras ou le dos. Ensuite, la peau est piquée ou grattée pour permettre aux extraits de pénétrer sous la surface de la peau. Si vous êtes allergique aux chats, une réaction allergique apparaîtra sur la peau.

- Test sanguin : un test sanguin peut être utilisé pour mesurer le niveau d'anticorps spécifiques à la protéine Fel d 1 présente dans le sang. Un niveau élevé d'anticorps indique que vous êtes allergique aux chats.

- Exclusion : si vous êtes allergique aux chats, l'évitement de tout contact avec les chats peut aider à soulager les symptômes. Si vos symptômes disparaissent ou s'améliorent lorsque vous évitez les chats, cela peut confirmer que vous êtes allergique aux chats.

Une fois le diagnostic confirmé, un traitement peut être mis en place.

tests allergie aux chats

Comment soigner une une allergie au chat ? Quels remèdes et médicaments existent ?

Plusieurs prises en charge existent en fonction de l'intensité des symptômes et du mode de vie :

- Éviter le contact avec les chats, dans la mesure du possible ;

- Traitement médicamenteux : des antihistaminiques, des décongestionnants, des corticostéroïdes et des inhalateurs peuvent être utilisés pour soulager les symptômes d'allergie aux chats ;

- Immunothérapie allergénique ou désensibilisation : cette méthode consiste à administrer régulièrement des doses croissantes de l'allergène (Fel d 1) pour aider à réduire la réponse allergique. Cette méthode nécessite un engagement à long terme et peut prendre plusieurs mois ou années pour être efficace. La désensibilisation est généralement réservée aux cas d'allergies graves et est effectuée sous la supervision d'un allergologue ;

- Mesures hygiéniques : passer un linge humidifié à l’eau tiède sur le pelage de l’animal une fois par semaine, éviter la pose de tapis, opter pour une bonne hygiène de la maison (aspiration, aération…) et un nettoyage assidu de la litière. Des purificateurs d'air peuvent aussi être utilisés. Enfin, on peut tout à fait interdire l’accès du chat à certaines pièces, comme les chambres, par exemple.

- Il existe également des remèdes de grand-mère contre l'allergie au chat qui peuvent soulager et prévenir les troubles.

Comment se faire désensibiliser d'une allergie aux chats ? 

L’allergie aux chats est principalement due à une protéine appelée Fel d 1, présente dans la salive, les sécrétions cutanées et les squames des félins. Pour réduire les symptômes allergiques, une solution possible est la désensibilisation allergénique, également appelée immunothérapie spécifique.

Principe de la désensibilisation

La désensibilisation consiste à administrer régulièrement des doses croissantes d’un extrait allergénique afin d’habituer progressivement le système immunitaire à la substance responsable des symptômes. Cette méthode permet, dans certains cas, de diminuer l’intensité des réactions allergiques et d’améliorer la tolérance à l’allergène.

Les étapes et la durée de l’immunothérapie

  1. Bilan allergologique : Un allergologue réalise des tests cutanés ou sanguins pour confirmer l’allergie aux chats.
  2. Préparation du traitement : Un extrait purifié de Fel d 1 est utilisé sous forme injectable ou sublinguale (gouttes ou comprimés).
  3. Phase d’initiation : Des doses croissantes sont administrées sur plusieurs semaines pour habituer le système immunitaire.
  4. Phase d’entretien : Des doses de maintien régulières sont administrées sur plusieurs mois à plusieurs années.

L’efficacité de la désensibilisation varie d’un patient à l’autre. Chez certains, les symptômes diminuent significativement, tandis que chez d’autres, l’amélioration est plus modérée.

Les effets secondaires possibles

Comme tout traitement médical, l’immunothérapie comporte de potentiels effets secondaires, notamment :

  • Réactions locales : Rougeurs, démangeaisons ou gonflement au point d’injection (dans le cas des injections).
  • Réactions systémiques légères : Éternuements, congestion nasale ou légers symptômes asthmatiques.
  • Réactions allergiques sévères (rares) : Urticaire généralisée, difficultés respiratoires, voire choc anaphylactique nécessitant une prise en charge immédiate.

C’est pourquoi la désensibilisation est toujours réalisée sous surveillance médicale stricte, en particulier pour les premières injections.

Alternatives et précautions complémentaires

Si la désensibilisation ne convient pas, d’autres solutions peuvent être envisagées :

  • Médicaments antihistaminiques ou corticoïdes pour atténuer les symptômes.
  • Hygiène rigoureuse : Brossage du chat, nettoyage fréquent du domicile et filtration de l’air.
  • Races de chats produisant moins de Fel d 1, comme le Sibérien ou le Balinais.

En conclusion, la désensibilisation aux chats peut être efficace, mais son efficacité et sa tolérance varient selon les individus. Un suivi médical est indispensable pour évaluer les bénéfices et les risques.

chat et enfant allergie

Comment garder son chat quand on est allergique ?

Être allergique aux chats ne signifie pas nécessairement devoir se séparer de son compagnon à quatre pattes. Il existe plusieurs stratégies pour minimiser les symptômes et rendre la cohabitation plus supportable. Voici quelques conseils pratiques pour vivre avec un chat quand on est allergique.

Donner une alimentation spéciale à son chat

Depuis peu, la marque Purina PROPLAN commercialise une gamme de croquettes qui vise à réduire la production de la protéine Fel1 dans la salive des chats, et permet une réduction jusqu'à 47% des symptômes allergiques chez l'humain.

Créer un espace dédié au chat

Une des premières étapes consiste à séparer les zones où le chat peut circuler et celles où vous passez le plus de temps. Par exemple, réservez une pièce (chambre, bureau) sans accès pour le chat. Cela permet de limiter l'exposition aux allergènes et de réduire les symptômes pendant que vous êtes dans cette pièce. Vous pouvez également investir dans un purificateur d'air équipé d'un filtre HEPA pour assainir l'air de cette pièce.

Nettoyage régulier de la maison

Les allergènes des chats se trouvent principalement dans les squames, qui se dispersent facilement dans l'environnement. Un nettoyage régulier est essentiel pour les limiter. Passez l'aspirateur fréquemment, idéalement avec un aspirateur équipé d’un filtre HEPA pour capturer les allergènes. Lavez les surfaces fréquemment, notamment les tissus comme les rideaux, coussins et tapis. Lavez également les couvertures et les lits du chat.

Baigner ou brosser votre chat

Bien que les chats soient des animaux très propres, les baigner régulièrement peut réduire la quantité de squames enlevées. Si cela est difficile, brossage quotidien de votre chat est une bonne alternative. Utilisez une brosse spécialement conçue pour éliminer les poils morts et réduire la quantité de poils et de squames dans la maison. De plus, cela aidera à garder son pelage en bonne santé.

Prendre des antihistaminiques ou traitements médicaux

Si les symptômes d’allergie persistent malgré vos efforts pour minimiser l’exposition, des médicaments peuvent être nécessaires. Les antihistaminiques en vente libre ou prescrits par un médecin peuvent aider à gérer les symptômes comme les démangeaisons, les éternuements ou la congestion. Il existe aussi des corticoïdes ou des sprays nasaux pour les symptômes plus graves. Consultez toujours un médecin avant de prendre tout traitement.

Lavage des mains et des vêtements

Après avoir touché votre chat, il est important de se laver les mains et de changer de vêtements si nécessaire pour éviter de propager les allergènes. Évitez également de frotter votre visage avec vos mains après avoir caressé votre chat.

Envisager l’immunothérapie

Si vos symptômes sont sévères, l’immunothérapie spécifique (désensibilisation) peut être une solution. Cela consiste à recevoir des injections régulières d’allergène, afin d’habituer progressivement votre système immunitaire à tolérer les squames de chat. Ce traitement peut être long, mais il peut réduire considérablement les symptômes à long terme.

Le conseil de Santévet : en cas de symptômes d'allergie aux chats, confirmez le diagnostic auprès d'un allergologue et suivez ses recommandations. Ne laissez pas l'allergie s'aggraver : dans certains cas, un asthme grave peut se déclencher.

Quelles sont les races de chats hypoallergéniques ?

Il n'existe pas de race de chat totalement hypoallergénique, mais il existe certaines races de chats qui produisent une quantité réduite de protéines Fel D1 ou Fel D4, ce qui peut aider à réduire les risques de crises allergiques déclenchées par leur contact.

Voici quelques exemples de races de chats qui sont souvent considérées comme étant plus hypoallergéniques :

- Le Sphynx (photo) : cette race est souvent considérée comme hypoallergénique en raison de leur manque de poils, mais leur salive peut encore déclencher des réactions allergiques chez certaines personnes.

- Le Sibérien : cette race produit souvent moins de protéines Fel D1 que d'autres races de chats, mais cela peut varier d'un chat à l'autre.

- Le Balinais : cette race est une variante à poil long du Siamois et est souvent considérée comme étant moins allergène que d'autres races de chats.

- Le Devon Rex, le Cornish Rex : ces races sont souvent considérées comme ayant des poils hypoallergéniques en raison de leur texture bouclée unique.

Il convient de noter qu’une étude américaine a mis en avant que les enfants vivant en présence d’un chat pourraient développer une réponse immunitaire capable de prévenir le développement de l’asthme.

Ainsi, un nouveau-né côtoyant chats et chiens la première année de sa vie serait moins sujet à l'asthme infantile que d'autres. Et en grandissant, il serait aussi moins sensible que d’autres à de multiples allergènes. Mais là aussi, il est impossible d’en faire une généralité.

À noter enfin qu'un vaccin administrable au chat afin de combatter les allergies est à l'étude.

En conclusion

L'allergie aux chats est une réaction allergique courante qui peut provoquer des symptômes tels que des éternuements, des démangeaisons, des yeux larmoyants et une congestion nasale. Cette allergie est généralement causée par la protéine Fel D1 présente dans la salive, l'urine et les squames des chats. Plusieurs prises en charge thérapeutiques existent en fonction de l'intensité des crises. Certaines races de chats sont également connues pour produire moins de protéines Fel D1, ce qui peut aider à réduire les risques de déclencher une réaction allergique.

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Photos : 123RF