Clotilde Palomino fait partie de ceux qui ont le don de dessiner admirablement. Elle a choisi de devenir illustratrice, notamment par amour des animaux, et de se spécialiser dans ce secteur somme tout assez particulier. Parcours d’une jeune dessinatrice pleine de talent et qui a la « niaque » ! Son expérience est riche d’enseignement pour ceux qui souhaitent suivre son parcours.
SantéVet : Quelle est votre formation, quel parcours avez-vous suivi ?
Clotilde Palomino : Je n'ai jamais été très forte scolairement. Certains professeurs du collège s'inquiétaient même pour mon avenir ! Dès la 3e, j'ai entamé un CAP d'illustrateur et conception graphique au Lycée du Premier Film, dans le 8e arrondissement de Lyon. Puis j'ai enchaîné avec un bac pro dans la même filière et même école. Avec le bac en poche, j'ai intégré l'Ecole Emile Cohl où je suis sortie diplômée, en section "illustration", en 2006.
SantéVet : Pourquoi avoir choisi ce domaine assez particulier du monde animalier ?
Clotilde Palomino : Je dessine depuis toute petite. Actuellement, la vie est difficile pour beaucoup de personnes et encore plus pour ceux qui font un métier pénible et peu passionnant.
J'ai la chance d'avoir une maman extraordinaire qui m'a toujours soutenue et encouragée dans cette voie qui me passionnait, malgré les difficultés de cette profession.
Dans ce travail, aucune journée ne se ressemble et chaque projet est une source d'enrichissement personnel pour moi. Je peux également lier d'autres passions comme les animaux (chiens, chevaux...) tout en dessinant. De plus, chaque sujet de dessin contribue à enrichir ma culture personnelle : des rois de France en passant par les plantes comestibles.
SantéVet : Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Clotilde Palomino : La sélection et le prix – exorbitant ! des grandes écoles d'Art ! Il faut également trouver des partenaires stables et récurrents pour pouvoir en vivre car il s'agit, rappelons-le, d'une profession libérale.
Je dois m'engager sur des délais et tout faire pour les tenir, en m'organisant en conséquence au risque de perdre des contrats. L'aspect "solitaire" (travailler chez soi) a certes de bons côtés, mais parfois le contact des gens me manque.
SantéVet : L'édition étant un domaine en plein bouleversement avec le Net, n'était-ce pas audacieux ? Y-a-t-il encore des ouvertures dans ce secteur ?
Clotilde Palomino : Ce n'est pas forcément audacieux, car l'édition est encore bien ancrée dans nos mœurs. Il y a donc encore beaucoup de demandes pour des livres illustrés, des posters documentaires... Le net nous apporte des demandes d'illustrations supplémentaires grâce à l'expansion des jeux en ligne pour enfants, adolescents ou même adultes, qui nécessitent en outre la réalisation de personnages/animaux, de décors, etc.
Le tout est de trouver son style (réaliste, enfantin, graphique...) et de démarcher les éditeurs susceptibles d'être intéressés.
« Mes modèles préférés restent mes deux bergers australien : Lucky et Gibbs. »
SantéVet : Quelles sont, parmi les chiens et les chats, vos races préférées, les plus faciles ou les plus difficiles à reproduire ?
Clotilde Palomino : Chaque race de chien ou de chat a un charme particulier. Depuis mon plus jeune âge, je me suis intéressée à la plupart des animaux de compagnie. Je n'ai, par conséquent, pas vraiment de difficulté pour les reproduire. Les animaux à poil long demanderont un travail plus minutieux, les animaux qui ont le poil court induisent plus de reflet et de brillance sur le pelage.
En revanche, j'ai mes préférences. Côté chien, il y a les molosses, les bergers, les chiens de chasse... Côté chat, j'ai un véritable coup de cœur pour le Maine Coon ! Mais mes modèles préférés restent mes deux bergers australien : Lucky et Gibbs.
SantéVet : Quels sont vos travaux déjà effectués ?
Clotilde Palomino : Ils sont très variés. Quelques livres illustrés, dont celui de mon amie comportementaliste Joëlle Caverivière : "Planète chien" et "le Colley du box 34". Plusieurs posters aux éditions Piccolia en collaboration avec le studio Imland : "Les animaux des mers", "Les animaux des jardins", "Légumes et compagnie", "A l'ombre des grands arbres", "Les chiens", "Nos amis les chats", "Les rois de France", "Les chevaux"...
Je réalise également des trompe-l’œil (fresques murales) avec la Cité de la Création à Lyon, où j'ai pu participer - avec d'autres peintres - au plus grand trompe-l’œil du monde pour la ville de Shanghai, en Chine. J'interviens également dans les écoles primaires pour des cours d'Arts plastiques...
« Dessinateur, c'est comme un sportif, il faut de l'entraînement. »
SantéVet : A un jeune qui souhaiterait suivre votre parcours, que conseilleriez-vous ?
Clotilde Palomino : Etre tenace, travailleur et ne jamais se décourager ; d'autant plus si le jeune est passionné par le dessin et que la motivation est bien là, quel que soit le niveau. C'est comme un sportif, il faut de l'entraînement. Quand on veut, on peut.
SantéVet : Peut-on décemment vivre de ce métier ?
Clotilde Palomino : Oui, mais il faudra faire preuve d'une véritable ténacité. Etre illustrateur ne s'arrête pas au simple aspect pictural. Il faut savoir démarcher des clients, et persister quoi qu'il arrive, sans jamais baisser les bras. Etre curieux, se déplacer dans des salons ou chez les éditeurs. Les deux premières années de démarrage sont difficiles, j'ai dû souvent avoir recours à un travail temporaire à mi-temps.
Il ne faudra pas compter ses heures de travail, et être efficace le plus possible dans ses tâches.
SantéVet : Quels sont vos projets ?
Clotilde Palomino : Ils sont nombreux : de nouveaux posters pour les éditions Piccolia ainsi que des livres « jeunesse » principalement. J'ai également d'autres projets dont je ne peux malheureusement pas parler, car certaines idées doivent rester confidentielles, concurrence oblige !
Etant curieuse et potentiellement compétente sur de nombreux sujets, j'imagine que d'autres projets d'un genre nouveau viendront à moi, comme par exemple l’illustration pour des dictionnaires ou encyclopédie, etc.
« Croyez en vos capacités et foncez ! »
« Les métiers de l'Art sont vastes. Les genres d'illustration également. Chaque nouvel illustrateur a donc sa carte à jouer, du moment qu'il trouve le style qui lui correspond le mieux et qu'il démarche efficacement les bonnes personnes afin de faire aboutir son(ses) projet(s) », assure Clotilde Palomino.
« Si jamais vous êtes mordus d'illustration, de peinture, de bande dessinée, de sculpture ou de tout autre art, n'hésitez pas : croyez en vos capacités et foncez ! »
Pour en savoir plus et suivre l'évolution du travail de Clotilde Palomino, rendez-vous sur son site : http://clotilde.palomino.free.fr
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Photos DR – Illustration : C. Palomino/DR