Avoir des bébés, connaître au moins une saillie… n’est pas une obligation pour les chiens et chats. Cela ne résout pas les problèmes de comportement, voire peut en aggraver certains. Les idées reçues ont la vie dure. Quand on ne cherche pas à offrir une descendance à son animal, le mieux est d’envisager une stérilisation précoce. Pour son bien-être. Mais aussi éviter certaines maladies. Sans oublier le confort du maître ! Et enfin lutter d’une certaine façon contre l’augmentation du nombre des abandons.
Il doit avoir au moins une fois des petits dans sa vie : pas du tout !
Pas plus que la femelle n’a la nécessité d’avoir des petits et de mettre bas, le mâle n’a besoin de saillir au moins une fois.
Faire faire une portée à sa chienne ou à sa chatte est une responsabilité. Il faut pouvoir y consacrer du temps… et de l’argent. Que faire des petits une fois sevrés ? Ce sont aussi des questions de santé qui peuvent se poser. Tant pour la femelle que le mâle. Certaines grossesses peuvent être à risques.
MST, banque de sperme, insémination artificielle : pour les chiens et chats aussi !
Les MST (maladies sexuellement transmissibles) existent aussi chez les chiens et chats ; c’est pour cela que des éleveurs, principalement, ont parfois recours à l’insémination artificielle et font appel à l’une des 4 banques de sperme canine et féline officielles en France.
Parmi les grossesses à risques, certaines races, notamment à face aplatie, mettent bas par césarienne, ce qui impose un suivi précis et l’intervention du vétérinaire le jour de la naissance des chiots.
Quant à l’idée selon laquelle avoir des bébés « calmera » le chien et influencera positivement sur son caractère, cela est une autre idée reçue. Une stérilisation ou une castration de l’animal peut éviter certains comportements indésirables, notamment chez les mâles (« esprit bagarreur », fugues, marquages urinaires, etc.). Dans tous les cas, cela réduit des problèmes de santé (infections utérines chez la chienne) et certains cancers chez le mâle (prostate, testicules) et la femelle (tumeurs mammaires).
Le recours à une pilule contraceptive n’est pas une bonne solution. Pas plus que la contraception par injection. Pour le mâle, en revanche et par exemple avant de prendre la décision, il est possible d’utiliser un implant qui va « bloquer » la libido du chien. Tous renseignements peuvent être obtenu auprès du vétérinaire à ce sujet.
Chez le chat (pour lequel il n’est pas plus « nécessaire » de lui faire faire à tout prix des petits au moins une fois dans sa vie, pour les même raisons que chez le chien), et notamment s’il a accès à l’extérieur, la stérilisation/castration évitera également les portées non désirées. Car il est moins facile de « contrôler » ce qui se passe avec un chat … baroudeur !
Il est trop tard pour le faire stériliser : non !
Certains maîtres redoutent l’intervention (stérilisation ou castration, cette dernière étant davantage encore moins bien perçue) pour leur animal. Et à force d’attendre et de repousser la décision, ils finissent par penser que cela est trop tard et s’y résignent.
Stérilisation et castration sont des techniques que maîtrisent très bien les vétérinaires. Et qu’il y a tout intérêt à envisager de manière précoce. Vers l’âge de 5/6 mois chez le chat ; et chez le chien, en fonction de sa race et de sa taille – vers 6/12 ou 18 mois. Mais quel que soit l’âge de l’animal, il est possible d’en parler avec son vétérinaire afin de faire le point pour l’envisager. L’embonpoint qui peut en résulter n’est pas une fatalité. Ce n’est en tout pas à redouter. Quelques mesures peuvent être prises pour prévenir le risque de prise de poids : revoir le plan alimentaire, mise en place d’exercices, etc.
Stériliser la femelle oui… faire castrer le mâle, à quoi bon ?
Contrairement à la Grande-Bretagne ou encore l’Amérique du Nord, la stérilisation du chien est moins systématique en France. C’est le constat effectué par le Dr Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste dans un article diffusé sur le site animalpsy.com. « Elle est souvent proposée pour « calmer » l'animal, mais en pratique, la castration ou l'ovariectomie n'apporte pas toujours les avantages qu'on en attend », explique la vétérinaire. « La stérilisation ne dispense pas d'appliquer une thérapie comportementale adaptée aux troubles du comportement que le chien présente », met elle encore en garde.
Et de poursuivre : « La décision de castrer doit être motivée par des éléments cliniques. Toutefois, la stérilisation du chien ne doit pas être perçue comme une panacée, le remède à tous les troubles du comportement. La stérilisation n'est pas un acte anodin pour beaucoup de propriétaires, non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan moral. Si cet acte se révèle inutile, c'est-à-dire si les troubles du comportement ne sont pas améliorés ou sont même aggravés après la stérilisation, les propriétaires auront l'impression d'avoir dépensé de l'argent pour rien et/ou que leur chien est décidément irrécupérable. La décision d'abandon ou d'euthanasie n'est pas loin, car leur motivation à poursuivre leurs efforts pour diminuer les troubles du comportement de leur compagnon sera émoussée, notamment en raison de l'aspect financier. Il serait donc plus judicieux que la prise en charge d'un trouble du comportement chez le chien commence par une consultation de comportement qui, selon les cas, pourra conduire à la décision de stérilisation. »
« Que ce soit chez le chien ou chez le chat, chez les mâles ou chez les femelles, il ne semble pas y avoir d'âge limite pour la stérilisation, c'est-à-dire qu'elle sera efficace si elle est bien indiquée », assure encore le Dr Valérie Dramard.
Il n’en demeure pas moins, qu’hormis les troubles du comportement, la castration du mâle (chien ou chat) lui évitera comme à la femelle l’apparition de certaines maladies.
Chiens dits dangereux de première catégorie : la stérilisation est une obligation
A noter que la stérilisation/castration est une obligation légale pour les chiens dits dangereux de première catégorie, telle que définie par la loi de janvier 99. Au même titre que l’assurance responsabilité civile, la déclaration en mairie, l’évaluation comportementale, le permis de détention, entre autres. Les chiens de première catégorie sont interdits de reproduction (voir également l’encadré sur la saillie et concernant la reproduction des chiens).
Grossesse nerveuse chez la chienne, c’est parce qu’elle n’a pas eu de petits. Non plus !
La grossesse nerveuse chez la chienne (pseudo-gestation) est un problème hormonal. Ce n’est pas parce qu’elle va jeter son dévolu sur un jouet, une peluche, faire son « nid », etc. que cela signifie qu’elle est mal de maternité ! Le fait d’avoir une portée ne lui serait d’aucune utilité. Tant physiquement que psychiquement.
Il est important de consulter le vétérinaire lors d’un tel épisode de grossesse nerveuse. Dans un premier temps, il vérifiera que la chienne n’est pas gestante. Ce qui peut arriver sans que l’on s’en aperçoive suivant le mode de vie de l’animal ! Ensuite, il prescrira un traitement hormonal afin de stabiliser son état.
A noter que durant ce phénomène, les chiennes peuvent changer de comportement, être davantage irascibles voire agressives parfois. Il convient donc d’être vigilant, notamment lors de la présence d’enfants auprès de la chienne dans le même foyer.
Pertes sanguines, « sérénades », excitation et fugues… des questions de confort pour tous
Si le bien-être et la santé des animaux pour lesquels la reproduction n’est pas envisagée ont à y gagner d’être stérilisés ou castrés, c’est aussi le confort du maître dont il est question.
Une chatte en chaleurs va miauler, se frotter. Un chien va hurler à la mort, cherchant parfois à fuguer… Une chienne va avoir des pertes de sang, discrètes au départ puis de plus en plus abondantes.
Même s’il existe des « couches »/ « culottes » adaptées, cela n’est finalement pas dans sa nature que de porter de tels « attributs ».
Si les pertes sanguines chez la chienne (elles ne doivent pas apparaître pas chez la chatte lors de ses chaleurs) s’accompagnent d’autres troubles (baisse de l’appétit, diarrhée, plaintes…), il est recommandé de consulter le vétérinaire.
La saillie : quand et comment ?
Chez le chien, la femelle s’accouple lorsqu’elle est en chaleur. Deux fois en moyenne (une seule fois par an chez certaines races, comme chez la femelle basenji ou dogue du Tibet) ; pour le mâle, ce peut- être… tout au long de l’année. Et il est capable de repérer facilement la présence d’une chienne en chaleurs dans les parages… jusqu’à plusieurs kilomètres à la ronde. D’où un risque accru de fugue !
Chez la chatte, les chaleurs durent en moyenne 10 à 15 jours. Elle revient en chaleurs après deux ou trois semaines. Car chez la chatte, l’ovulation est déclenchée par l’accouplement.
Pour les chiens et chats de pure race, une déclaration de saillie puis de naissance est à effectuer auprès des instances officielles (LOF, Livre des origines français pour les chiens et LOOF, Livre officiel des origines félines pour les chats). En respectant certains délais : 8 semaines suivant l’accouplement et dans les 2 semaines suivant la mise bas pour les chiens ; dans les 2 mois suivant la naissance pour les chatons.
Un chien qui ne serait pas confirmé ne perdrait pas pour autant son statut de pure race. Il restera inscrit au LOF tout au long de sa vie. En revanche, s’il est amené à reproduire, les chiots ne pourront pas être inscrits au LOF s’ils ne sont pas issus de parents confirmés. Ce qui impliquerait que les petits nés d’un (ou de deux) parents n’ayant pas passé avec succès l’examen de confirmation entreraient en première catégorie. Donc interdits en France.
Chien et chienne collés durant l’accouplement : ne pas intervenir !
Il peut arriver que durant l’accouplement les chiens restent « collés » par le train postérieur. Cela survient lorsque le mâle « pivote ».
Il ne faut alors pas intervenir pour tenter de les séparer, ce qui pourrait occasionner des blessures, notamment chez la chienne. Il faut laisser faire jusqu’à ce qu’ils se séparent d’eux-mêmes.
Une fois accouplés, chien et chienne peuvent également se mettre à jouer ensemble. Il n’y a pas de contre-indication à cela. Au contraire, il y aurait alors une sorte de stimulation qui se produit, permettant un bon « transport » des spermatozoïdes.
Ectopie testiculaire : un vice rédhibitoire
A la naissance, les testicules ne sont pas présents dans les bourses du chiot. Ils descendent dans le scrotum vers l’âge de 6 à 8 semaines. Chez les chiens chez lesquels cette “descente” ne s’effectue pas correctement, on parle d’ectopie testiculaire. C’est un vice rédhibitoire, qui empêchera par la suite un chien d’être confirmé. Cela est précisé dans la majorité des standards de race.
Tout chien présentant une ectopie testiculaire risque de transmettre le problème à sa descendance. Car cela est héréditaire, mais ne l’empêchera pas de pouvoir saillir. Mieux vaut donc l’écarter de la reproduction.
Si ce problème ne gêne pas le chien qui en est atteint dans sa vie au quotidien, les testicules ectopiques sont davantage susceptibles de subir un phénomène tumoral (risque multiplié par dix en moyenne par rapport à un testicule normal). C’est pour cela qu’il est donc généralement recommandé de recourir à une opération chirurgicale des chiens souffrant d’ectopie testiculaire.
Le chat est également concerné par l'extopie testiculaire.
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Photos : 123RF