Pour faire la meilleure des balades, il est recommandé de quelques renseignements sur les zones autorisées, les éventuels croisements que vous allez rencontrer, les points d'eau, les habitants des lieux (des animaux, des bûcherons... !).
Les dates où vous pouvez lâcher votre chien sans risquer un PV, les jours de chasse pour éviter un mauvais coup...de fusil ! Bref quelques infos utiles avant de partir pour être sûr de rentrer intact et dans les temps (ou dans l'étang si votre chien aime la baignade. ! )
Le plus souvent vous rejoindrez la forêt en automobile, même si un parking de ce type est moins dangereux qu'une aire d'autoroute, mieux vaut que votre chien sache descendre sur ordre.
Pour lui enseigner cela, une fois dans le coffre ou sur les sièges à l'arrière entrouvrez légèrement la porte ; ne lui laissez pas la place de sortir et soyez sur vos gardes afin qu'il ne tente pas non plus un passage en force.
Dites-lui « attends », par exemple ou tout autre commandement qui vous convient. Ouvrez un peu plus grand... s'il ne bouge pas, félicitez-le. Attention qu'il ne prenne pas cela comme une autorisation de sortie ! Et récompensez-le avec une friandise.
Refermez la portière ou le coffre entièrement et recommencez. Progressivement, vous pourrez ouvrir de plus en plus sans qu'il ne cherche à sortir. Sauf au moment ou vous en donnez l'ordre. Monter ou remonter en voiture après la balade obéit aux mêmes règles, histoire d'avoir le temps de prendre une serviette pour le sécher ou de réinstaller la couverture sur les sièges afin d’éviter qu'il ne disperse tout ce qu'il a rapporté dans ses poils sur vos sièges !
Le rappel : un ordre essentiel pour une balade en forêt
En forêt, comme à la plage ou en campagne, le rappel est une constante de l'obéissance. En forêt, encore plus puisque vous êtes susceptible de perdre ... de vue votre chien favori.
Jouer à cache-cache !
Difficile de travailler un chien en longe en forêt. En effet il risquerait de rester coincé si sa longe s'enroulait un tant soit peu autour d'un arbre.
En revanche, la forêt vous offre mille possibilités d'aller vous cacher lorsque votre toutou s'éloigne un peu trop à votre goût. Laissez-le partir, cachez-vous, puis appelez-le et ne bougez plus : vous avez toutes les chances de le voir se lancer à votre recherche et passer comme une fusée devant votre cachette, laissez-le continuer sur quelques (dizaines) de mètres et appelez-le une nouvelle fois.
Après un demi-tour sur les chapeaux des coussinets, il repassera devant votre cachette et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il vous retrouve et vous fasse une fête d'enfer.
De votre côté, vous lui montrez également à quel point vous êtes heureux de le revoir. Sous-entendu aussi : « Fais attention à moi ou tu risques de me perdre... et pas que de vue ! »
Lui apprendre le refus d’appât
Autre exercice qui peut vous être utile lors d'une balade, le refus d'appât. Et oui ! Vous serez surpris si vous n'êtes pas un habitué de la nature de ce que l'on peut y trouver de comestible ou non et qui attire les chiens au plus au point : des champignons, des cadavres d'animaux, (parfois des « pièges » laissés par des braconniers ou autres, des crottes de tout type, celle (selle!!) des animaux n'étant pas et de loin les pires.
Papiers gras et (a)variés, bref tout et n'importe quoi pour rendre votre chien malade, être constipé voire pire. Hors de votre vue, il lui sera toujours possible d'ingérer quelque chose. Mais au moins en votre présence un simple « Laisse » ou « Pas toucher » suffira à éviter une ingestion non souhaitable. Bien sûr, vous aurez travaillé cet exercice bien avant de venir en forêt.
Commencez par demander à votre chien alternativement de « prendre » ou de « laisser » des appâts que vous lui présentez. Lorsqu'il obéit et détourne la tête franchement et durablement, félicitez-le et autorisez-le à prendre l'appât.
Après une ou deux semaines, recommencez en le positionnant assis (puis couché) et en approchant l'appât.
Lorsqu'il l'ignore, éloignez-vous de plus en plus. Pensez à le rappeler à la fin de l'exercice. Attention, c'est souvent à ce moment qu'il tentera de se saisir du morceau de « miam ».
Enfin lancez un appât dans sa direction et/ou placez-en plusieurs au sol (hors de sa vue) et passez près d'eux avec lui d'abord en laisse, puis en liberté. Appliquez de même en forêt et profitez de la balade sans le stress du « glouton » !
Antonio Ruiz
Educateur Canin Diplômé d'Etat Créatif
Une clochette pour ne pas le perdre
Le port d'une clochette au collier du chien peut en forêt avoir une double utilité : vous permettre de le situer s'il entre dans les sous-bois et disparaît de votre champ de vision. Et éviter que des chasseurs ne confondent votre chien avec une bécasse et tirent « parce que ça bougeait dans le fourré ». Mon conseil : éviter la forêt les jours de chasse !
Quels jeux en forêt avec votre chien ?
Se balader, c'est vraiment une bonne idée (lâcher prise...) !
A d'autres moments, on peut avoir – et pouvoir - envie de faire plein de choses : jouer à cache-cache, en forêt, c'est assez simple ; travailler le saut par dessus les troncs d'arbres couchés : attention, à bien vérifier ce qu'il y a derrière l'arbre au cas où votre chien sauterait directement par dessus.
Avec les plus gros troncs, on peut aussi faire remonter son chien du bas vers le haut. Encore une fois attention, si le tronc est vraiment grand, à ce que votre chien ne soit pas tenté de sauter une fois en haut sans que vous ne puissiez l'en empêcher.
La forêt regorge littéralement de petits bouts de bois qui feront des « apportables » de toutes tailles. Cherchez-en un qui corresponde à votre chien ; présentez-lui, titillez-le pour qu'il ait envie de s'en saisir. Une fois qu'il aura réussi à le prendre en gueule, ne le lâchez pas tout de suite. Une fois que votre chien est parti avec, donnez-lui envie de revenir (comme pour le rappel) puis au choix courez-lui après en disant « On joue ! ».
Ou demandez-lui de vous le rendre en disant par exemple « Donne ». Dans ce dernier cas, ne courez surtout pas et au besoin les premières fois faites un échange avant de lui lancer pour un second tour.
Enfin si vous êtes à 2, il est très facile de jouer aux pisteurs amateurs en occupant le chien pendant que l'autre va se cacher. Pas besoin de faire des kilomètres pour les premières « pistes ». Au contraire, quelques dizaines de mètres suffisent. Le chien doit vous retrouver avec son flair. De la réussite de ces premières recherches dépendra son envie de jouer encore sur des pistes plus longues plus tard. Ne l'appelez pas, il doit utiliser son nez et non son ouïe pour vous retrouver.
Attention aux mauvaises rencontres !
On peut croiser beaucoup de monde dans une forêt : des elfes et des lutins bien sûr (surtout en Bretagne !), mais pas que : des joggers aussi, des cavaliers et autres VTTistes ou simple promeneurs avec ou sans chien... Bref, des tas d'occasions de travailler le rappel. Et oui toujours lui, le « Assis » (pour laisser passer), la marche au pied (pour laisser passer tout en poursuivant son chemin).
Et pourquoi ne pas profiter de ces rencontres pour travailler sa sociabilité en lui faisant rencontrer des hommes, des femmes, des enfants, des chiens, des sportifs, des lapins… des elfes et des lutins !
La plupart des chiens sont sociables et même en demande de contacts. Les en priver sous prétexte de sécurité ne fait que renforcer leurs frustrations, leur peur et à terme leur agressivité (par manque de contact et rien d'autres). Un comble et bien évidement l'inverse de l'effet recherché.
Deux conseils : lâchés, les chiens sont plus cool que tenus en laisse. C'est donc une bonne option. Cela dit, une rencontre en laisse vaut mieux que pas de rencontre du tout, mais dans ce cas, faites très attention à ce que les laisses ne se croisent pas.
Si vous entendez un grognement ou quelque chose de similaire, vous pouvez le plus tranquillement du monde tirer chacun votre chien en l'encourageant à s'éloigner et ainsi ne pas laisser la situation s'envenimer.
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