Vous souvenez-vous d’Aibo, ce chien robot produit par Sony à la fin des années 90 et dont la production a cessé en 2006 ? Au Japon, les acquéreurs de cet animal de compagnie d’un nouveau genre le chérissent jusqu’à la mort… jusqu'à ce que la technologie qui l’anime tombe en panne ! A moins de trouver un… don d’organes ''technologiques''.
Un temple bouddhiste, des fumées d'encens, un moine qui scande des sutras (prières) pour offrir la paix de l'âme aux défunts.
Tout en apparence évoque une cérémonie funéraire japonaise on ne peut plus classique.
Sauf que celle-ci si ce n'est pas destinée à honorer un être vivant, mais un… chien robot. En l’occurrence Aibo.
Cet animal de compagnie fait de technologie et créé par Sony en 1999 commence, chez ceux qui en ont fait l’acquisition à l’époque pour quelque 1.800 euros (et jusqu’en 2006, date d’arrêt de sa production), à montrer des signes de faiblesses, pire de défaillance !
Le chien robot dont on assurait qu’il était capable d’exprimer des émotions a séduit environ 150.000 « maitres ».
Mais la technologie n’est pas éternelle. Aujourd’hui, bon nombre de ces spécimens tombent au fur et à mesure en panne. Logique !
Une clinique vétérinaire pour le chien robot
Même si le robot chien Aibo dispose d’une clinique vétérinaire dédiée (Aibo Clinic, sic !), il n’est pas toujours facile de le faire réparer ou de trouver des pièces de rechange.
C’est que chez les robots non plus le don d’organes n’est pas chose aisée.
« Je ne pensais pas qu'il y avait une limite à sa vie », confie Hideko Mori, une pharmacienne retraitée de 70 ans.
Celle-ci a paniqué quand son robot complice depuis 8 ans - acquis peu de temps après le décès de son mari -, a subitement perdu connaissance en mai dernier, relate une dépêche de l’AFP.
Soulagée, elle a pu remettre la « bête » sur patte grâce à une équipe formée d’ex-ingénieurs de chez Sony qui s’est constituée.
Mais tous n’ont pas sa ‘’chance’’. Aussi, on enterre donc désormais au Japon les chiens robots Aibo que l’on est incapable de refaire fonctionner.
« Les personnes qui l'élèvent ressentent sa présence et sa personnalité, donc nous pensons que quelque part, Aibo possède bel et bien une âme », explique Nobuyuki Narimatsu, directeur de la société A Fun.
« J'ai été surpris la première fois que j'ai parlé directement à un client. Il m'a dit : ‘’Il ne va pas très bien, pouvez-vous l'ausculter.’’ Je me suis rendu compte que cette personne ne voyait pas Aibo comme un robot mais comme un membre de sa famille », indique pour sa part Hiroshi Funabashi, un autre ingénieur.
Comme on s’inscrit donc dans l’attente d’un don d’organes pour les humains, certains propriétaires d’Aibo mal en point se retrouvent donc sur une liste d’attente pour d’éventuels soins qui pourront demander plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour avoir une chance d'aboutir.
Car encore faut-il que les propriétaires d’uun Aibo ‘’décédé’’ acceptent, une fois l’hommage à leur chien « virtuel » rendu, de céder quelques… pièces détachées !
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Photo : Sony