Antonio Ruiz, éducateur canin, nous conseille pour apprendre un ordre assez paradoxal pour le chien : le « couché ! ». Une position naturelle pour le chien, mais que celui-ci rechigne souvent à adopter !
Le « couché ! » fait partie des exercices de base. Mais il présente un premier paradoxe : celui d’être une position naturelle pour le chien (contrairement au « assis ! »), mais que celui-ci rechigne à faire (contrairement également au « assis ! »).
En résumé, le chien ne s’assied pas souvent naturellement mais le fait sans problème sur un simple commandement. En revanche, il se couche aisément… sauf quand on lui demande !
Cependant pour peu que vous utilisiez une bonne méthode, mettre votre chien en décubitus latéral (nom savant du « couché ! ») ne posera pas de souci majeur.
Pour y parvenir, mettez votre chien en laisse, placez-le à votre côté en position assise. Admettons qu’il soit sur votre gauche, vous garderez la laisse dans la main gauche et placerez celle-ci sur le dos du chien. Sa mission ? Non pas tirer le chien en arrière comme on pourrait l’imaginer, mais simplement maintenir sur place en tenant simplement la laisse tendue sans traction.
Dessinez un L
Pendant ce temps, avec votre main droite dans laquelle vous tiendrez soit une friandise soit un jouet, vous allez effectuer devant le chien un mouvement correspondant a la lettre L.
Partant de la truffe du chien, vous descendrez doucement entre ses pattes (plus ou moins, cela dépend des chiens) avant de longer le sol.
La tête du chien qui suit la friandise ou le jouet commence par descendre jusqu’au sol puis, toujours pour suivre ce qui l’attire, avance elle aussi le long du sol ce qui a pour conséquence d’abaisser le train avant de votre élève.
Dès que celui-ci à pris la position « couché ! », vous pouvez le récompenser en lui permettant d’avoir ce qu’il voulait obtenir.
N’étant jamais assez généreux en récompenses, vous pouvez également caresser le chien sur la tête et l’encolure, ce qui aura pour conséquence de le maintenir dans la bonne position.
Une caresse effectuée sur le ventre ou le côté de la tête amène le chien à tomber sur le flanc, ce qui n’est pas souhaitable sauf si vous travaillez des exercices comme l’ordre « roule ! », par exemple.
Une caresse sous le museau du chien ou au niveau du poitrail aurait pour conséquence d’inciter le chien à remonter en position assise. Là encore, à moins que cela ne soit votre objectif mieux vaut ne pas caresser le chien ailleurs que sur la tête et l’encolure.
Vous prendrez soin d’annoncer au chien de plus en plus tôt à quoi correspond ce mouvement : « couché ! », « couche », « couche toi », « terre », « sol »…
Les commandements possibles et logiques sont très nombreux, choisissez-en un et tenez-vous y. Après un nombre plus ou moins important de répétitions qui dépendent à la fois du tempérament de votre chien mais également de votre habileté à le conduire, votre compagnon commence à se coucher simplement en entendant l’ordre choisi.
La prochaine étape consiste à ce qu’il conserve cette position jusqu’à ce que vous l’ayez libéré. Cela exclu toute désobéissance qui serait due à la duré, à vos déplacements, à l’arrivé ou au départ d’un congénère ou encore à n’importe quelle autre perturbation qui pourrait apparaître durant l’exercice.
3 D : les clefs du succès !
La clé du succès dans ce domaine reste le respect d’une progression dans la difficulté. Les fameux 3D : durée, distance, distraction.
Maintenant votre chien sait se coucher et garde cette position tant que vous ne l’avez pas autorisé à la quitter.
Terminons par un détail, qui a cependant une grande importance : la façon d’on vous retirerez le pied de la laisse. D’où sort ce pied me direz-vous ? Et que diable fait-il sur la laisse ? Le fait de simplement récompenser le chien qui arrive à rester imperturbable face au stimulations diverses et variées qui l’entourent est une chose importante mais rarement suffisante.
Prenons un exemple : vous avez mis « grigri » en position couché et vous l’avez re-récompensé de la voix et de plusieurs friandises à un intervalle régulier. Mais alors que celle-ci est couchée depuis près d’une minute déboulent dans la pièce deux chats en pleine explication territoriale.
Je connais bien peu de chiens qui resteront de marbre devant un telle spectacle, à ce moment précis. Il est même probable qu’un jouet ou une friandise n’auront quasi plus d’intérêt pour le chien.
De deux choses l’une : soit vous laissez le chien bouger mais vous lui donnerez dans ce cas la mauvaise habitude de désobéir s’il en a envie ; ou alors, ayant pris soin de placer la laisse près du chien et d’avoir laissé votre pied intérieur (côté chien), placez-le au dessus de la laisse, ce qui vous permettra lorsque « grigri » présente des velléités de mouvements de la bloquer instantanément sur place en reposant votre pied sur sa laisse.
Après plusieurs tentatives infructueuses de sa part de vouloir quitter la position sans autorisation, elle se résignera bientôt à attendre votre autorisation pour bouger.
Antonio Ruiz, éducateur canin,centre Pile-Poil
Le conseil de l'éducateur
Vous prendrez garde, lorsque vous souhaiterez terminer l’exercice, que le chien n’associe pas le fait de retirer votre pied avec l’ordre de libération.
Ce qui ne manquerait pas d’arriver si les deux sont consécutifs. La solution ? Prendre le temps, lorsque vous levez le pied, de faire une caresse sur la tête du chien, puis en vous redressant de prononcer l’ordre « couché », une dernière fois avant finalement de donner l’ordre de libération.
Le temps de la caresse et du dernier commandement sont suffisants pour que le chien ne relie pas votre mouvement de pied avec votre ordre de libération.
A terme, il vous sera donc possible de laisser le chien couché et de déambuler librement autour de lui. En appliquant cette technique vous n’aurez aucun soucis pour que votre chien se couche et qu’il garde cette position un bon moment.
SantéVet
Le spécialiste de l’assurance santé chien, chat et NAC
Photos : DR