Chien en ville : il cherche sa place, surtout à Paris

Les temps sont difficiles pour les chiens des zones urbaines : modes de vie des maîtres, manque d’espaces pour les promenades – notamment en liberté, même surveillés -, problèmes des déjections… A Paris, le nombre des chiens a été divisé par 2 en 10 ans. 

Selon un rapport de 2012 sur les espaces verts accessibles aux animaux domestiques à Paris, seuls 73 des 462 espaces offrent une zone ouverte aux chiens en laisse, souvent restreinte.

Une exception: le parc de Bercy leur donne accès à une zone végétalisée. Mais aucun espace vert n'est accessible aux chiens sans laisse dans Paris intramuros.


Avoir un chien à ses côtés : un ''plus'' pour de nombreux citadins


« Les gens ont besoin d'avoir un compagnon et plus en ville qu'à la campagne, où un appartement sur deux est occupé par une personne seule ou une famille monoparentale », constate le Dr Jean-Michel Michaux, vétérinaire à Maisons-Alfort, et ancien intervenant à la mairie de Paris pour les questions animales. « Or depuis une dizaine d'années, la population canine a diminué de moitié », déplore-t-il encore. 


Aires de détente pour chiens : s’inspirer des modèles étrangers


Pour lui, la solution serait que la capitale adopte des solutions qui ont semble—t-il fait leurs preuves ailleurs en Europe et dans le monde : à New York, Londres, Francfort ou encore Berlin, des espaces de détentes et de jeux sont réservés aux chiens.

Les propriétaires français de chiens déplorent pour leur part la multiplication des amendes pour non ramassage des crottes de chien et la disparition des « motocrottes », remisées au garage en 2002. 


Chiens en ville : des amendes démesurées


A paris, l’incivilité et le non ramassage d’une déjection canine font encourir aux maîtres négligents une amende de 35 €. Cela, les maîtres responsables l’admettent sans peine. Ce qu’ils comprennent moins, c’est la démesure de certaines autres contraventions. A l’instar de celle dont a écopé la maîtresse d’un chien de berger pour l’avoir laissé courir en liberté sur la pelouse du Champ de Mars : 420,00 € ! 


Des difficultés pour les chiens d’assistance et guides d’aveugles aussi


A contrario, les chiens guides d'aveugle accompagnés de leurs maîtres, qui devraient normalement pouvoir circuler librement dans les lieux publics d’après la loi, ont toutes les peines du monde à être acceptés.


Une récente enquête de la Fédération française des associations de chiens guides d'aveugles (FFAC), l’a mis en évidence.


Source : AFP
 

Concours de photos : une initiative pour le moins inédite pour lutter contre les déjections canines et les maîtres inciviques !

La commune de Retournac (Haute-Loire) a lancé une campagne pour le moins inédite afin de lutter contre le problème des déjections canines. La mairie, pour faire culpabiliser les maîtres inciviques, a lancé le concours de… la plus belle crotte de chien ! Et pour cela, elle fait appel aux habitants. Ces deniers sont incités à prendre en photos les maîtres et leur chien sur le vif. « Les gens auront peur qu'on les photographie pendant qu'ils font crotter leur animal », a déclaré Pierre Astor, maire de la commune, dans le Journal du Centre. 

Une expérience sans doute inspirée d’une action similaire menée à Taïwan en 2010. Taïwan où plus récemment le gouvernement offrait aux maîtres faisant preuve de civilité des tickets de loteries. Il leur suffisait pour cela de rapporter les déjections de leurs chiens aux services chargé du nettoyage de la ville. A  la clé, un tirage au sort permettant de gagner des lingots d’or de différentes valeurs, le plus élevé étant estimé à 60 000 dollars taïwanais (quelque 1 400 €). 

Peut-être une nouvelle idée de campagne anti-déjections pour la marie de Retournac ? Fort est de constater que pour lutter, les communes multiplient les actions. Canisites, distribution de sachets et autres « ramasses crottes ». Mais souvent rien n’y fait. Toulouse (5 tonnes de déjections par jour), avait par exemple pensé installer un système de surveillance par satellite pour traquer ces « pollutions » ainsi que les ordures ménagères abandonnées « sauvagement ». 

Plus fort encore, nos voisins belges : un règlement pris par Léopold Lippens, bourgmestre de la station balnéaire de Knokke, impose aux maîtres sous peine d’une amende de 250 €… de ramasser le pipi de leur chien en évacuant « le sable souillé au moyen d'une petite pelle ». No comment  !




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Photo : 123rf