Promener son chien présente-t-il un risque de contracter davantage le virus de la Covid-19 ? C’est ce que l’on peut penser à la lecture des résultats d’une étude espagnole publiée dans la revue scientifique Environmental Research.
Pour celle-ci, 2 086 personnes ont été interrogées sur les activités qu’elles pratiquaient durant le confinement en Espagne entre mars et mai 2020.
Il en ressort, entre autres, que les maîtres de chiens étaient plus susceptibles que d’autres de contracter la Covid-19, à 78 %.
Promener son chien : un risque de contracter la Covid-19 qui doit encore être élucidé
Selon l’étude, « la possession de chats ou d'autres types d'animaux de compagnie n'a pas eu d'effet significatif sur la prévalence estimée de la maladie. » Mais selon les auteurs de l’étude, « cette prévalence plus élevée doit encore être élucidée ».
Pourquoi promener son chien présenterait-il un risque ?
Le risque de contracter la Covid-19 en promenant son chien ne viendrait pas de l’animal, mais des interactions sociales entre les maîtres plus nombreuses. On sait effectivement que lorsque l’on croise un autre propriétaire de chien, il est fréquent d’échanger sur son compagnon.
Les chiens ne transmettent pas le virus de la Covid-19 à l’Homme
Une telle étude aurait de quoi faire souffler sinon un nouveau vent de panique injustifié, voire des doutes et des interrogations. Mais cela est certain : rien ne prouve pour l’heure que le chien peut transmettre le virus de la Covid-19 à l’Homme. Une étude de l’École vétérinaire VetAgro Sup de Lyon, une autre de l’Institut Pasteur avec l’École vétérinaire de Maisons-Alfort ou encore une communication de l’Académie nationale de médecine et l’Académie vétérinaire de France l’ont notamment affirmé.
Quant à l’Anses (Agence de Sécurité Sanitaire), elle a actualisé son expertise publiée en avril 2020 sur la transmission potentielle de la maladie Covid-19 par l’intermédiaire des animaux domestiques*.
L’Agence confirme « qu’à ce jour les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouent aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 en France, où la diffusion du virus est aujourd’hui le résultat d'une transmission interhumaine par voie respiratoire. Certaines situations particulières, comme une forte concentration d’animaux réceptifs au SARS-CoV-2, appellent toutefois à la vigilance pour ne pas constituer, à l’avenir, un réservoir animal favorable à la propagation du virus.
Personnes atteintes de la Covid-19 vivant avec des animaux domestiques : respecter là aussi les gestes barrières
« L’actualité récente au Danemark et aux Pays Bas a en effet montré des cas de contaminations humaines à partir de grands élevages de visons. En ce qui concerne les animaux de compagnie, il est recommandé aux personnes atteintes par la COVID-19 de respecter les gestes barrières afin de limiter les risques d’infection de l’Homme à l’animal, sans pour autant compromettre leur bien-être. »
Très peu de chiens ont développé des signes cliniques du Covid-19
L’Anses précise que « si les lapins et les chiens sont réceptifs au SARS-CoV-2, leur sensibilité reste néanmoins à confirmer. Très peu de chiens ont développé des signes cliniques en condition naturelle au regard des niveaux d’exposition au virus pourtant très élevés (des milliers de personnes infectés par la COVID-19 ont été en contact étroit avec leur chien). »
En ce qui concernent les essais menés sur des chiens contacts, il n’a pas été permis de démontrer une transmission du virus entre eux. Et de préciser encore qu’il « il n’existe pas, à l’heure actuelle, de données scientifiques mettant en évidence une transmission du SARS-CoV-2 depuis le chien vers une autre espèce ».
Les chats, furets et entre autres hamsters réceptifs et sensibles au virus responsable de la Covid-19
Enfin l’Anses indique que les chats sont réceptifs et sensibles au SARS- CoV-2 avec une transmission entre individus d’une même espèce, avérée. « En revanche, il n’existe à ce jour pas de données scientifiques mettant en évidence une transmission du SARS-CoV-2 depuis le chat vers une autre espèce. Comme pour le chien, la survenue d’infections naturelles chez les chats par le SARS-CoV-2 intervient dans un contexte de forte pression virale, par contacts étroits avec leurs propriétaires atteints par la COVID-19. »
En ce qui concerne les furets et hamsters, ils sont eux aussi déclarés réceptifs et sensibles au virus SARS-CoV-2, avec une transmission intra-espèce avérée. « Cependant, il n’existe à ce stade pas de données scientifiques montrant une transmission du SARS-CoV-2 depuis ces animaux vers d’autres espèces, ni d’infection naturelle », précise l’Anses.
* « Covid-19 : pas de rôle épidémiologique des animaux sauvages et domestiques dans le maintien et la propagation du virus en France », 19/11/2020.
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