Ubérisation : nous en entendons beaucoup parler ces derniers temps ! Un service lancé à New York, San Francisco et Los Angeles (Pooper), proposait aux maîtres de chiens les services d’un… ramasseur de crottes. Moyennant bien entendu finances et abonnement. Il ne s’agissait en fait que d’un canular !
Pooper (« poop » signifie « caca » en anglais) a été présenté comme un service proposé aux maîtres de chiens : ramasser à leur place les déjections de leurs compagnons moyennant bien entendu finances et abonnement.
15 dollars pour 2 ramassages par jour, 25 dollars pour 3 ramassages quotidiens ou 35 dollars pour un ramassage illimité !
Les « ramasseurs » étaient des travailleurs indépendants : « Plus vous ramassez, plus vous gagnez d’argent », assurait le site mis en ligne. « Un très bon moyen de se rendre utile à sa communauté et à son quartier. Des rues et des parcs sans déchets, c’est mieux pour tout le monde. » Un site qui avait l’air tout à fait ‘’sérieux’’ !
Mais il s’avère que Pooper n’existe pas. Il s’agit en fait d’un canular.
Une chroniqueuse américaine, Eugenia Williamson, explique que le projet Pooper a berné les médias, quelques investisseurs et de potentiels usagers, selon Newsweek.
Des centaines d’inscriptions !
Pourtant, des centaines d’inscriptions auraient été enregistrées selon les créateurs.
Comme le souligne un article paru dans Le Monde, « payer quelqu’un pour s’occuper des crottes de son chien est un concept existant : les quartiers huppés des villes américaines sont pleins de ces dog-walkers, promeneurs de chiens, souvent des étudiants payés pour promener (et accessoirement ramasser les crottes) des chiens des habitants plus aisés » .
Les deux créateurs du canular ont bien confirmé qu’ils avaient eu des inscriptions, pour être soit ‘’ramasseurs’, soit ‘’crotteurs ‘’.
Les communiqués de presse ont bien fait leur travail : car les médias se sont emparés de l’info. Sans vraiment la vérifier. Bien que des doutes apparaissaient sur l’existence d’un tel projet, une journaliste du Wall Street Journal a tweeté qu’elle en avait eu confirmation, après une interview avec l’un des fondateurs, et que l’application existait réellement !
Selon Newsweek, de nombreux médias ont quand même fait transparaître leur scepticisme. Ainsi, le Washington Post, notamment, a pris la précaution de dire que Pooper était peut-être un « commentaire ironique de l’obsession des gens pour leurs chiens et de l’économie collaborative ». Toutefois, selon Le Monde, le journal a quand même réalisé une interview de Ben Becker, l’un des ‘’fondateurs’’ ; lequel laissait planer le doute sur la véracité du projet.
Au final, l’ubérisation du ramassage des crottes de chiens n’est pas encore pour demain ! Mieux vaudrait en fait inciter les maîtres à être civiques. Ce qui n’est pas le cas, loin de là. Et pas seulement en Amérique !
SantéVet
Le spécialiste de l’assurance santé chien, chat et NAC
Source : Le Monde / Newsweek / Wall Street Journal
Photo : 123rf