Une promenade qui vire au cauchemar
En France, quelque 75 000 animaux de compagnie sont volés chaque année. Un chiffre certainement plus élevé du fait que tous les enlèvements ne font pas l’objet d’un dépôt de plainte.Nicolas Lequen, le maître de Bayou, un chien créole âgé de 6 ans, en a fait la triste expérience.
Les faits remontent au 21 février 2023. Pascal promène tranquillement Bayou, comme il en a l’habitude de le faire, aux alentours de la basilique du Sacré-Cœur dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Alors qu’il fait une pause avec un ami place du Tertre, Pascal attache Bayou au pied du banc sur lequel ils se sont assis.
La laisse se détache. Mais Pascal ne s’en inquiète pas. Bayou n’est pas fugueur et il a l’habitude de marcher en liberté. Il revient toujours auprès de son maître lorsque celui-ci le siffle.
Mais cette fois, les choses ne se passent pas de la sorte. Nicolas a beau rappeler Bayou, il ne le voit pas revenir. C’est la panique et l’on comprend ce que peut alors ressentir un maître à la disparition de son chien.
Très vite, Nicolas prend les choses en main et malgré le stress et l’inquiétude qui le rongent il se démène comme un diable. Premier réflexe : il porte plainte. Celle-ci sera classée sans suite deux jours après son ouverture par le Procureur de la République. Qu’à cela ne tienne. Muni d’un pinceau de colle, il va placarder plus de 2 000 avis de recherches dans la capitale.
Mais c’est sur de nombreux soutiens qu’il peut aussi compter dans sa recherche éperdue. Des associations lui viennent en aide, parmi lesquelles la Brigade de Protection Animale, l’association Ziggy Angels, Les Poilus de la Butte (les usagers du parc à chiens de Montmartre)…
Bien entendu les réseaux sociaux vont jouer leur rôle et se mobilisent à leur tour. Wissam Harrou, attaché de presse et ami de Nicolas et lui-même propriétaire d’un chien, active ses réseaux et prend en charge les relations avec les médias. L’enlèvement de Bayou, car c’est bien de ça qu’il va s’agir, fait l’objet de nombreux reportages : le média en ligne Brut, les journaux télévisés de BFM, l’émission Touche pas à mon poste (C8).
50 jours de recherches, une éternité
Les efforts de Nicolas finissent par payer. Mais l’inquiétude a tout de même duré plus d’un mois, 50 jours. Une éternité lorsque l’on perd son compagnon sans savoir ce qu’il devient.
Puis l’espoir renaît lorsque Bayou est aperçu à la gare du Nord puis sur la ligne H du métro en direction de Sarcelles (Val-d’Oise). Une dame qui prenait son RER a reconnu le chien à la station de Sarcelles Saint-Brice en compagnie de deux individus et les a pris en photo.
Aussitôt appelé la police sur place les a interpellés. Les images d’une caméra vidéo de surveillance montre également un homme tenant en laisse le chien. Placé en garde à vue, ce dernier encoure aujourd’hui jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
Des retrouvailles placées sous le signe de l’émotion
Mais de ce fait divers qui se termine bien, ce sont les images des retrouvailles, le 21 avril, qui vont émouvoir tous ceux qui se sont impliqués et le public qui les découvre.
C’est au commissariat que Nicolas, les larmes aux yeux, peut enfin serrer dans ses bras Bayou. Les policiers qui ont veillé sur le chien le temps que son maître arrive filment la scène qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux.
« Je suis heureux et submergé par l’émotion », a déclaré Nicolas au quotidien Le Parisien*. « Je suis sur un petit nuage. (…) Désormais, nous ferons tout pour apporter notre aide à la cause des chiens volés ». Sans oublier de remercier très chaleureusement tous ceux qui l’on soutenu et aidé à un moment où comme cela est le cas lors de disparitions, l’espoir de retrouver un jour Bayou s’amenuisaient d’heure en heure.
Une pétition pour changer la loi en cas de vols d’animaux
Si pour Nicolas l’histoire se termine bien, lui et son ami Wissam ne comptent pas en rester là et souhaitent que la malheureuse aventure de Bayou qu’ils ne souhaitent à personne fasse bouger les choses. En effet, en cas de vol, comme ce fut le cas pour Bayou, la plainte est enregistrée en tant que « vol simple » par l’agent de police qui prend la déposition.
Le chien ou le chat bien que considérés désormais comme des « êtres vivants doués de sensibilité » est réduit à l’état d’un bien meuble, un simple objet, tel simple vélo ou un téléphone portable ! Autant dire que dans la majorité des cas, les plaines sont rapidement classées sans suite au bout de 48 heures. Les propriétaires se retrouvent désemparés et abandonnés.
La loi sur la maltraitance animale du 18 novembre 2021 a bien permis de faire évoluer certaines infractions et a renforcé les sanctions. Pour autant, les auteurs de la plainte initiée par les deux amis souhaitent que les vols d’animaux soient reconsidérés et demandent donc leur catégorisation en « en vol aggravé » et non en vol simple.
La Brigade de Protection Animale, Ziggy Angels Association, l’Association WAF, Nicolas le maître de Bayou et son ami Wissam ont donc décidé de lancer une pétition sur le site mesopinions.com. Celle-ci est soutenue par Aymeric Caron, député LFI de la 18ème circonscription de Paris, et Pierre Yves Bournazel, co-président du groupe Indépendants et progressistes au Conseil de Paris,.
Santévet s’engage auprès de Bayou, son maître et les victimes de vols
Touchée par l’histoire de ce petit chien, Santévet a décidé de soutenir la pétition mise en place et d’offrir à Bayou une assurance santé pour chien à vie.
Ainsi, en cas d’accident et/ou de maladie son maître pourra lui offrir les meilleurs soins possibles et être remboursé des frais vétérinaires.
L’histoire du vol de Bayou est tristement banale. Souhaitons qu’elle mettra en garde les propriétaires et qu’elle permettra de faire évoluer la loi qui donnerait alors à la police et aux associations davantage de moyens et de marges de manœuvres dans leurs enquêtes et décisions d’investigations en cas de vols d’animaux.
*12 avril 2023.
Santévet
Leader de l’assurance santé animale
Photos : DR