La puberté est un âge charnière pour ce qui concerne le comportement de votre chien. Il a bien entendu son caractère, celui-ci pouvant être influencé par son mode de vie et l’éducation que vous lui prodiguez. Car si une partie des comportements de votre chien sont inscrits dans ses gènes (20 % en moyenne), l’autre partie résulte de ses expériences de vie.
Pister les éventuels problèmes de comportement chez le chien
En cas de troubles du comportement du chien, il ne faut pas attendre. Les choses risques de s’envenimer par la suite et n’être source que de difficulté et de mauvaise cohabitation entre vous et votre chien.
Le développement comportemental est donc normalement acquis à l’âge de la puberté. La consultation pubertaire aura pour but principal de vérifier et valider correctement ces acquisitions pour permettre, le cas échéant, de mettre en évidence d’éventuels troubles du comportement du chien. Ils devront être gérés le plus tôt possible.
Ce rendez-vous pour une consultation en vue d’un bilan comportemental avec votre vétérinaire est à noter sur vos tablettes. Elle vous sera, même si tout va bien, très utile.
La bonne éducation d’un chiot correctement socialisé, doit lui avoir appris à arrêter de mordre (inhibition de la morsure), à se soumettre dès lors que cela est fait avec justesse et sans contrainte de la part du maître. Il doit avoir appris à redevenir calme en période de jeux lorsque son excitation ‘’monte’’.
Votre chien gagne en autonomie
A la puberté, la métamorphose hormonale va influencer son comportement. C’est un moment « délicat » de sa vie et vous devez bien le gérer pour la suite. Votre vétérinaire, un confrère vétérinaire comportementaliste qu’il pourra vous recommander ou bien un éducateur canin spécialisé pourront vous aider. Il ne faut pas en cas de problème le laisser s’installer.
A la puberté, votre chien doit devenir “autonome”. C’est la phase de détachement essentielle car elle évite l’anxiété de séparation. Un trouble du comportement qui peut rapidement devenir gênant pour le maître et gâcher les rapports qu’il entretient avec son animal.
A la puberté, votre chien doit avoir appris la solitude. Cela peut se faire progressivement comme en organisant des départs de plus en plus longs. Ils se font…. sans commentaire ou attention particuliers, comme lors des retours.
Cela doit devenir en quelque sorte une situation normale pour le chien. Si, à la puberté, le chien doit se détacher progressivement des adultes, il doit aussi, le cas échéant, se détacher de sa mère et/ou de sa fratrie.
L’attachement qu’il reporte sur un membre du foyer va se faire naturellement chez le chiot. Le maître a un rôle essentiel à jouer afin que ce report d’affection ne soit pas exacerbé.
Le chiot ne doit pas ainsi par exemple suivre son maître en permanence et partout.
Son maître doit lui apprendre à rester seul dans son panier alors qu’il vaque à d’autres occupations. Il ne s’agit surtout pas de punir le chien.
Son endroit de couchage doit être un refuge où le chien se sent bien. Et non pas une prison ! Un endroit où on lui ordonne d’aller lorsqu’on le réprimande.
Le chef de meute, c’est vous !
Les règles de vie, de « bonne manière » inculquées dès l’arrivée de votre chiot dans votre foyer, doivent avoir porté leurs fruits.
Le maître, le chef de meute, c’est vous et vous devez le rester. Tout cela ne rendra pas votre chien malheureux. Au contraire, vous aurez affaire à un chien bien dans sa tête, sur lequel par la suite vous pourrez compter et que vous pourrez emmener partout, là où cela est possible bien entendu.
La découverte du monde extérieur va conduire le chiot à explorer ce qui sera plus tard son quotidien. Le maître peut pour cela, progressivement et sans forcer le chiot si celui-ci se montre anxieux :
- lui faire entendre différents bruits (téléviseur, radio, aspirateur, machine à laver…) ;
- lui faire rencontrer d’autres espèces (congénères, chats) ;
- lui faire rencontrer d’autres humains (enfants, personnes âgées, personnes portant un uniforme…) ;
- le chien, tout en portant attention, pourra être promené dans la foule (marchés, expositions…).
Cela est d’autant plus important si le chiot est par exemple né à la campagne et qu’il va désormais vivre en ville. Ou bien si l’environnement dans lequel il se trouvait était pauvre en stimuli.
Dr. Ludovic Freyburger
Enseignant et consultant en médecine préventive à VetAgro Sup (école vétérinaire de Lyon). Président du groupe d'études en médecine préventive de l'AFVAC (Association de Formation des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie). Directeur de la formation vétérinaire à la Compagnie des Animaux/SantéVet.
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