En France, la zoophilie est une déviance sexuelle méconnue qui fait pourtant chaque année de nombreuses victimes.
La réalité de la situation est effrayante :
- Plus de 1,5 million de films zoopornographiques sont vus chaque mois dans notre pays ;
- Plus de 10 000 personnes fréquentent les sites internet de petites annonces pour des expériences sexuelles avec des animaux ;
- Des images insoutenables sont accessibles en seulement quelques clics par des enfants.
Le développement d’internet a permis la constitution d’une communauté zoophile et transformé des milliers d’animaux en nouveaux Sextoys.
Quel état des lieux dresser aujourd’hui de la zoophilie en France ? Comment agir concrètement pour changer la donne ?
Face à l’urgence de cette souffrance animale trop méconnue, l’association Animal Cross a organisé une conférence le 5 février dernier sur le thème « Zoophilie – Les animaux, les nouveaux Sextoys ».en présence de Dimitri Houbron (député LREM du Nord), Marjolaine Baron, vétérinaire, auteure d’une thèse sur la zoophilie*, Aline, lanceur d’alerte et Benoit Thomé, Président d’Animal Cross et coordinateur de l’étude d’Animal Cross (voir "Pour en savoir plus").
Les animaux sont les victimes silencieuses d’agressions sexuelles
« Le thème de la zoophilie est largement méconnu », explique Benoit Thomé. « Sans chercher à protéger les bonnes mœurs, un constat sans appel s’impose : les animaux sont les victimes silencieuses de ces agressions sexuelles puisqu’ils sont dans l’incapacité de dire “non”. Internet a facilité le développement de la zoophilie. Il faut prendre des mesures drastiques pour que cela s’arrête. »
Une campagne pour dénoncer le référencement de Google et Bing
Aujourd’hui, l'association de protection des animaux Animal Cross lance une campagne sur les réseaux sociaux pour dénoncer le référencement des contenus zoo-pornographiques par Google et Bing.
Des messages sur Twitter et Facebook leur sont adressés depuis 8 juillet par les internautes, s'appuyant en particulier sur une pétition qui a déjà recueilli plus de 45 000 signatures.
Les vidéos zoo-pornographiques montrant des sévices sexuels sur les animaux, dont des viols, sont accessibles en quelques secondes à n'importe quel internaute depuis la France, y compris les enfants, rappelle l’association.
Il suffit de taper quelques mots clés sur les moteurs de recherche Google et Bing pour accéder à ces sites. On estime au minimum à 1,5 million de vidéos vues en France chaque mois sur ces sites spécifiques, sans tenir compte de tous les sites pornographiques « généralistes » avec une partie zoo-pornographique.
Ces films incitent les internautes spectateurs à commettre des sévices sexuels sur les animaux.
Pour Animal Cross, « une manière simple de considérablement diminuer le visionnage de ces films serait que les moteurs de recherche cessent de les référencer et que les hébergeurs arrêtent de les accueillir sur leurs serveurs. Environ 2/3 du trafic de ses sites vient des moteurs de recherche » (estimation Animal cross à partir de Similarweb).
Une première série de sites déférencés
Contacté depuis plus d’un mois, Google France a commencé à déréférencer une première liste de sites considérant ainsi que leur contenu est manifestement illicite. « C’est une première victoire. Nous attendons qu’ils déréférencent une deuxième liste et que les sites sur ces listes soient effectivement déréférencés, ce qui n’est qu’en partie le cas. »
Microsoft France (avec son moteur de recherche Bing) n’a pas répondu aux demandes de l’association. « De manière curieuse, Microsoft ne s'applique pas son propre Code de conduite qui demande de ne pas utiliser ses propres services pour partager du contenu inapproprié, dont les contenus avec ‘’bestialité’’. »
« Après une première réponse où OVH, plus grand hébergeur européen, estimait que son activité s'inscrivait « dans le strict respect de la réglementation », OVH a finalement accédé à notre demande de ne plus héberger la plupart des sites zoo pornographiques (8 sites sur 9 fermés). L’aide de l’association de protection de l’enfance Point de contact [association de protection de l’enfance par rapport aux contenus pornographiques et pédopornographiques en ligne, Ndlr] et l’appui de l’autorité de surveillance ont été précieux à ce sujet. Nous sommes très heureux de cette décision d’OVH. »
A noter également que l’hébergeur belge Cyber Technology a décidé immédiatement de suspendre 3 sites. « Nous le félicitons », indique Benoit Thomé.
Au total, 11 sites zoo-pornographiques ont donc été fermés grâce à l’intervention d’Animal Cross.
« Si OVH et Cyber Technology ont renoncé, il reste à convaincre tous les autres hébergeurs. Le problème est que beaucoup ne sont pas identifiables car ces hébergeurs, à l’étranger, sont répertoriés sous la société écran Cloudflare », poursuit-il.
Quand les moteurs de recherche et les hébergeurs arrêteront-ils de se considérer comme des simples prestataires techniques, apôtres du « laisser faire, laisser passer », sans aucune considération pour la souffrance des animaux ?
Référencer ou héberger un tel spectacle montre une très grande indifférence à la cause animale, une absence totale de compassion pour des êtres vulnérables.
L’exposition des enfants sans aucun filtre à ces contenus obscènes montre aussi leur indifférence à la question de la protection de l’enfance.
Animal Cross travaille activement avec le député Dimitri Houbron et bénéficie du soutien, entre autres, des parlementaires Loïc Dombreval et Arnaud Bazin, pour modifier la réglementation. Des propositions ont déjà été faites « et nous espérons que ces dispositions seront incluses dans un proposition de loi portée par le groupe LREM à l’Assemblée nationale », conclut le Président d’Animal Cross.
*La zoophilie dans la société́ : quelle place le vétérinaire peut-il tenir dans sa répression ? Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, 2017.
Que dit la loi ?
Les sévices sexuels sur les animaux sont réprimés par l’article 521-1 du Code pénal. L’exposition des mineurs à la pornographie est illégale, selon l’article 227-24 du Code pénal.
Pour en savoir plus
- Animal Cross
4, rue Charles de Gaulle
BP 55 La poste
64110 Jurançon
e-mail : contact@animal-cross.org
Aline (lanceur d’alerte), Marjolaine Baron (docteur vétérinaire), Elisa Cassou (stagiaire en droit), Mélinda Devidal Garompolo (avocate) y ont apporté leur soutien Dimitri Houbon (député) et à Pierre Pavy (son collaborateur) ont formulé des propositions de changement de la règlementation. Attention, certaines images sont choquantes.
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Visuel : Animal Cross