Malgré les conséquences dramatiques (physiques et morales) consécutives à un accident provoqué par un chien) et qui sont indéniables, il n’est toujours pas fondé de faire un rapport entre la potentielle dangerosité d’un chien et son appartenance à une race ou à un type quelconque.
Certes, les chiens molossoïdes et les grands chiens en général peuvent provoquer des morsures plus graves que des petits chiens. Mais tout chien, en fonction de sa provenance, des ses conditions d’élevage (manque de socialisation) et d’une mauvaise éducation peut être dangereux.
C’est ce que rappelle en substance un article publié sur le site du nouvelobs.com, dans un article signé de Laurence Dillière-Lesseur, vétérinaire comportementaliste*.
« Le pitbull est (…) potentiellement dangereux comme le serait n’importe quel chien amené à mordre, ceci d’autant plus que le format de celui-ci est puissant », souligne l’article.
Le pitbull n’est pas plus dangereux qu’un autre chien
Mais « par essence, un pitbull n’est pas plus dangereux qu’un autre chien. Il est en effet crucial de rappeler que l’agressivité constitue le mode d’expression d’un état émotionnel dépendant essentiellement du contexte dans lequel le chien évolue, et que l’agressivité appartient au répertoire comportemental normal du chien. »
« A une certaine époque, on a dénombré plusieurs lignées de cockers qui déclenchaient des comportements agressifs en raison de troubles de l’humeur (affection dénommée dysthymie du Cocker) », relève encore l’auteure.
Un effet diabolisateur sur tous les chiens
« Ce type d’actualité possède malheureusement toujours un effet diabolisateur sur certains chiens, susceptible de se généraliser à tous. »
C’est donc bien sur la prévention qu’il conviendrait de porter les efforts et non pas sur l’interdiction ou la mise en accusation de telle ou telle race de chien.
L’acquisition et la reproduction du pitbull est interdite en France depuis la mise en place de la loi sur les chiens dits dangereux de janvier 99 (assurance responsabilité civile obligatoire, stérilisation, tenue en laisse et muselière dans les lieux puvlics, etc. font partie des obligations des maîtres).
Lors de l’acquisition d’un futur chien, l’article rappelle encore qu’il est important de porter attention au choix de l’élevage.
Concernant ce malheureux accident, la vétérinaire comportementaliste conclut : « Compte tenu que ce chien est identifié, c’est son détenteur qui en priorité devra justifier de l’errance de son chien sur la voie publique (fugue, abandon, défaut de surveillance…?) et du contexte en amont de la morsure (tempérament du chien, qualité de la familiarisation aux humains et aux enfants en particulier, conditions de détention du chien et contexte de vie, éventuellement maltraitance et/ou dressage coercitif, privation de nourriture…?). »
« Une expertise devrait permettre de confirmer la catégorie du chien mis en cause dans l’accident et de proposer les mesures à prendre pour ce chien. »
Placé en fourrière, le chien risque l’euthanasie à l’issue de l’enquête. Après l’agression, 4 personnes, dont le propriétaire du chien, avaient été placées en garde à vue.
*auteure de Chien gentil, mode d'emploi, co-écrit avec Alexandra Couture (éditions Odile Jacob, 2013) et L'équilibre émotionnel du chiot (éditions du Point Vétérinaire, 2006).
Source : lenouvelobs.com
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