Même si l’on ne peut pas faire la comparaison avec la mort d’un être humain, la perte de son chien est une véritable épreuve. La disparation de son compagnon à 4 pattes passe souvent par plusieurs phases avant de pouvoir la surmonter.
« Le jour où nous accueillons un chien ou un chat, nous savons que nous le perdrons », peut-on lire dans le résumé du livre que le Dr Frantz Cappé, vétérinaire, consacre à ce douloureux sujet*.
« Lorsque ce moment approche, nous sommes confrontés à une vague d’émotions qui souvent nous échappent : la détresse face au vide laissé par la disparition d’un animal qui a habité notre quotidien, notre cheminement vers la décision d’euthanasie, notre stupeur face à une mort brutale, la difficulté à faire reconnaître à autrui la profondeur de notre peine… D’autant qu’il ne s’agit pas d’un humain et qu’il est difficile de partager notre chagrin », explique-t-il encore.
Nos chiens, comme tout animal de compagnie, partagent notre vie. Ils sont membre de la famille, confident et « copain » de jeux des enfants, unique présence du maître ou de la maîtresse vivant seul.
La gestion de ce deuil est particulière, même si on ne peut pas bien entendu la comparer à celle d’un être humain.
Les mêmes étapes que la mort d’un humain
Pourtant, le deuil du chien comporte les mêmes étapes que celles d’un être humain. C’est ce qu’affirme Marina von Allmen, vétérinaire, dans un article publié sur le site psychologies.com (septembre 2014). « Elles peuvent surgir en boucles et certaines peuvent même être "zappées", pour resurgir lors d’un autre deuil », analyse-t-elle.
Un chagrin parfois mal compris
En revanche, vouloir comparer la perte de celui qui n’est aux yeux de certains « qu’un animal », peut être mal compris, voire critiqué. Notamment par ceux qui ne savent pas ce que représente la présence d’un chien au sein d’un foyer, quel qu’il soit. Il peut donc être difficile de partager ou de faire comprendre la peine ressentie, l’immense vide qui s’installe lors de la mort d’un chien.
Une douleur qu’il est pourtant important de considérer à sa « juste valeur », comme le souligne dans ce même article Martine Golay Ramel, thérapeute : « Pour certains la mort d’un animal de compagnie sera effectivement plus douloureuse que le décès d’un parent. Cette peine est propre à chacun et dépend de son histoire de vie. On ne peut pas comparer et hiérarchiser les souffrances des autres. »
Trouver des oreilles attentives
Faire part de sa peine est pourtant essentiel dans le processus de deuil faisant suite à la perte d’un chien. En parler autour de soi est important. Mais encore faut-il trouver les ‘’oreilles’’ qui seront attentives ! Ce peut être d’autres maîtres, qui savent ce que représente un animal de compagnie, le vétérinaire, voire un psychologue.
Le vétérinaire est, d’une autre manière, confronté quotidiennement à la mort des animaux et à la peine des maîtres. Cela est pénible et difficile à vivre pour lui. D’autant qu’il est celui qui accompagne le maître lors des derniers instants. L’euthanasie est un acte qui est parfois nécessaire en cas de maladie incurable, lorsqu’il n’y a plus rien à faire. Ou si l’animal est gravement accidenté. Le chien « partira » sans souffrance. Et le maître pourra ensuite choisir une crémation collective ou bien individuelle afin de conserver les cendres de son compagnon.
Des messes sont également organisées, comme cela était le cas en l'église Sainte-Rita à Paris lors delquelle des maîtres venaient se recueillir en mémoire de leurs compagnons disparus.
Des rites pour rendre hommage à son chien
Mettre en place des rites – sans tomber dans l’excès - pourra aider à surmonter la disparition de son chien. Une petite tombe dans un jardin ou dans un cimetière animalier, le choix d’une urne avec un une photo ou une fleur…
Il est en revanche conseillé à la mort du chien d’éviter de garder trop « présent » tout ce qui nous rappelle l’animal disparu, comme son coussin, ses jouets préférés, etc. Il n’est pas question de s’en séparer complètement en les jetant, mais par exemple en les rangeant soigneusement dans un endroit. Cela peut éviter de faire ressurgir à tout instant la peine en les voyant.
« Gérer « la peine des enfants et ne pas sous-estimer celle des autres animaux
Chez l’enfant, la disparition du chien est encore vécue d’une autre manière. L’approche est différente. Mais être à leur écoute est là aussi essentiel.
Enfin, il ne faut pas oublier que si le chien vivait avec un autre animal (chien ou chat), ce dernier peut lui aussi souffrir de la perte de son compagnon. Là aussi, une attention est nécessaire.
De groupes de parole… en cimetière virtuel
Dans les pays anglo-saxons, il existe des groupes de parole pour les maîtres endeuillés : les Pet Loss Therapists. Internet a depuis aussi pris le relai, comme avec par exemple la création de cimetières virtuels. Telle l’initiative de la Fondation 30 Millions d’Amis avec le site en-memoire-de-mon-ami.fr. Une plateforme qui permet de surmonter la douleur des maîtres ayant perdu leur animal et ce, entre autres, grâce aux messages de soutien déposés par les membres de cette communauté.
Prendre un nouveau chien ?
Avec le temps, la peine s’estompe. Et ce n’est pas faire ‘’offense’’ au chien disparu que de choisir d’en acquérir un nouveau par la suite. Le « premier » restera toujours dans les cœurs et dans la pensée. Il faut juste pouvoir atteindre sereinement de passer le cap. S’y sentir prêt.
L’assurance santé animale, qui permet aux maîtres d’offrir à leurs compagnons les meilleurs soins vétérinaires possibles en cas de maladie et/ou d’accident, a pris conscience de ce que représente la disparition d’un chien (ou d’un chat). Santévet propose par exemple l’option décès. Une aide financière qui peut permettre à l’animal disparu de partir dignement. Cela fait partie du travail de deuil.
* Mon chat, mon chien va partir
Sa maladie, sa perte, mon chagrin
Par Frantz Cappé
Editions Albin Michel
12,90 €
Parution : 3 Avril 2017
160 pages
EAN13 : 978222639191
Dans ce livre, le Dr Frantz Cappé, vétérinaire, en s’appuyant sur de nombreux exemples, répond à toutes les questions médicales qui se posent lors de la disparition d’un animal de compagnie. Tout en étant autant à l’écoute animaux que de leurs propriétaires, il aborde également l’aspect psychologique de l’accompagnement et du deuil. Et aide envisager de vivre un jour une nouvelle histoire avec un autre animal.
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Santévet
Leader de l'assurance saqnté animale
Photo : 123RF