L’Ordre national des vétérinaires demande, par la voix de son président de son Conseil, le docteur vétérinaire Jacques Guérin, aux vétérinaires qui ne l’ont pas encore fait, de suspendre le libre accès à leurs établissements de soins. Et cela de manière imminente dans les Hauts-de-France, le Grand Est, et en Ile-de-France.
Partour en France, les soins de médecine préventive ne relevant pas d’une situation d’urgence vitale pour les animaux, y compris la vaccination des chiens et des chats, doivent donc être reportés.
Suspendre le libre accès aux cabinets et cliniques vétérinaires
Attention : les actes ne constituant pas une urgence vitale pour vos animaux doivent être reportés.
Jacques Guérin, Président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, a exhorté les vétérinaires et notamment ceux qui ne l’auraient pas encore fait, dans un communiqué « en considération de l’évolution de la situation en Hauts-de-France, dans le Grand Est, de manière imminente en Ile-de-France, de suspendre le libre accès à leurs établissements de soins vétérinaires ».
Le Conseil de l’Ordre des vétérinaires entend par là même :
- gérer les flux de personnes en n’ouvrant la porte de l’établissement de soins vétérinaires que sur demande ;
- sur appel téléphonique préalable,
- et seulement pour les prises en charge indispensables des animaux malades.
La continuité des soins vétérinaires est assurée
La continuité des soins vétérinaires ainsi que la permanence des soins « sont assurées durant cette période d’urgence sanitaire dans le respect strict des règles de biosécurité à l’intérieur de l’établissement de soins, lors de déplacements à domicile ou sur les lieux d’élevage ».
Vaccination des chiens, chats et NAC, actes non-urgents ou de convenance doivent être reportés
La vaccination de vos compagnons pour laquelle un avis vient d’être rendu public par des experts vétérinaires indique qu’en période de confinement, « la vaccination, de même que les actes de médecine préventive » qui ne sont pas des urgences vitales doivent donc être reportés pendant toute la période de confinement.
Des enseignants de médecine préventive des 4 écoles nationales vétérinaires et des membres du bureau du Groupe d'Etude en Médecine Préventive (GEMP) de l'AFVAC (Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie) ont donné leur position : « La vaccination, de même que les actes de médecine préventive, ne relève pas d'une situation d'urgence vitale pour l'animal. La vaccination des animaux domestiques doit donc être reportée pendant toute la période de confinement déterminée par le gouvernement afin de limiter les risques de contamination pour les équipes soignantes et les propriétaires par le Covid-19. »
Idem pour les actes de convenance, comme par exemple la stérilisation.
A retenir
Pour les animaux qui ne seraient pas encore vaccinés, ou plus à jour de leur protocole vaccinal, il ne faut pas les laisser sortir afin de ne pas les exposer à des maladies infectieuses comme la parvovirose.
Dans la continuité, il serait recommandé dans la mesure du possible de ne pas faire/laisser sortir son animal afin de limiter la survenue d'événements nécessitant de se déplacer chez le vétérinaire : accident de la voie publique, allergie, coupure, abcès, épillet, fractures etc... L'objectif étant également de limiter les causes potentielles de déplacement pour protéger la population. Quoi qu'il en soit, le premier réflexe est de contacter son vétérinaire pour avoir des conseils, en cas de doute.
L'obligation de permanence et de la continuité des soins lévée si l'équipe soignante est contaminée
Jacques Guérin a par ailleurs indiqué que « pour une bonne organisation de la prise en charge des animaux qui en ont besoin, il est demandé aux vétérinaires d’assurer la permanence et la continuité des soins aux animaux malades sans qu’elles puissent être déléguées durant les horaires d’ouverture en journée. La permanence et la continuité des soins en heures de nuit et les week-ends restent délégables à un autre vétérinaire ou assurées par un service de garde selon ce que prévoient les conditions générales de fonctionnement des établissements de soins. L’obligation de permanence et de continuité des soins est levée après appel du Conseil régional de l’Ordre pour les vétérinaires malheureusement contaminés par le coronavirus ou présentant un profil à risque vis-à-vis d’une potentielle contamination ».
Il est prévu d’ici à deux semaines de faire le point sur ces mesures afin de voir quel en sera l’impact et s’il est nécessaire ou non de les maintenir.
Une demande d’autorisation de pratiquer la télémédecine vétérinaire acceptée
Enfin l’Ordre a informé les vétérinaires d’une demande formulée auprès du ministre de l’Agriculture afin que les vétérinaires habilités à exercer soient autorisés à recourir à la télémédecine vétérinaire « sous conditions, à titre expérimental et pour un temps donné. En situation où les vétérinaires ne disposent pas tous de masques de protection, cette demande est de bon sens ». Cette demande a été un avis favorbale. La télémédecine peut donc être pratiquée par les vétérinaires.
« Il est de mon devoir d’appeler les quelques vétérinaires qui poursuivraient leurs activités professionnelles comme si de rien n’était, en plaçant leurs intérêts économiques au-dessus de l’urgence sanitaire, certes parfois sous la forte pression de leurs clients, en faisant courir des risques de contamination aux autres, à prendre leurs responsabilités en tant que professionnels de santé » (…) « Protégez-vous, protégez vos collaborateurs, protégez vos clients, protégez votre entourage, pensez aux personnes fragiles », a conclut Jacques Guéein dans ce communiqué.
Vétérinaires et santé humaine : appel à la solidarité
« Être solidaires de nos collègues de santé humaine ne doit pas être un vain mot », a indiqué le Président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires. « A ce sujet, je rajoute qu’il est tout simplement inadmissible que certains clients, certains professionnels, cherchent à profiter de la crise sanitaire que nous traversons à des fins personnelles en mettant en tension les vétérinaires entres eux, en leur faisant courir des risques de contamination au nom d’une soi-disant « urgence économique » qui parfois à bon dos ! »
Il invite, si cela vous est possible, « à aider les soignants, tant des hôpitaux que les libéraux (votre médecin traitant par exemple), en leur donnant du matériel de protection que vous auriez en surplus (masques, gants, ...) et qui leur manquerait ».
Un appel du ministère de la Santé a aussi été relayé par l’Ordre à propos du recensement des matériels d’anesthésie et de réanimation des établissements de soins vétérinaires. Un appel concernant la réserve sanitaire va aussi être diffusé. « Je vous remercie par avance pour votre mobilisation. »
A noter qu'au Royaume-Uni, le gouvernement britannique serait en pourparlers avec les vétérinaires du pays et leurs fournisseurs pour qu'ils partagent leurs respirateurs artificiels avec le National Health Service, le système de santé publique. Des discussions sont en cours, entre autres avec l'Animal Health Trust, le Royal College of Veterinary Surgeons et le Royal College of Emergency Medicine.
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