Un nouveau cas de rage sur un chien ramené illégalement du Maroc
Les vétérinaires sont intervenus dans la nuit du 24 octobre 2022 au refuge d’Évry-Courcouronnes (Essonne) pour examiner et prendre en charge un chien présentant :
- des troubles nerveux,
- des modifications comportementales,
- et des signes d’agressivité.
Le chien âgé de 4 ans de type croisé Husky a été strictement isolé, la suspicion de rage ayant été établie sur les bases de l’examen clinique et des antécédents de ce chien illégalement importé du Maroc et dont le statut vaccinal n’était pas connu.
Au décès du chien, le 25 octobre 2022, un vétérinaire a procédé aux prélèvements nécessaires, qui ont été transmis en fin d’après-midi à l’Institut Pasteur. Le diagnostic de rage a été confirmé dans la nuit.
L’enquête des services de l’État a permis très rapidement d’identifier 4 personnes mordues par ce chien qui ont alors pu être prises en charge efficacement afin de prévenir la survenue de la rage qui est une maladie systématiquement mortelle si le traitement n’est pas mis en œuvre avant l’apparition des symptômes.
La réaction des vétérinaires saluée par les organisations professionnelles
Dans un communiqué de presse commun, le Dr vétérinaire Jean-Yves Gauchot (Président de la Fédération des Syndicats Vétérinaires de France), le Dr vétérinaire Laurent Perrin (Président du Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral), le Dr vétérinaire Olivier Lapôtre (Président du Syndicat National des Inspecteurs de Santé Publique Vétérinaire), le Dr Vétérinaire Franck Dhote (Président de l’Association Francophone des Vétérinaires praticiens de l’Expertise) ainsi que le Dr vétérinaire Christophe Hugnet (Président du Syndicat des Structures et Établissements Vétérinaires Indépendants de France) ont tenu, au nom des organisations professionnelles vétérinaires qu’ils représentent, à « féliciter nos confrères et consœurs praticiens et agents de l’État qui, grâce à leur connaissance des maladies contagieuses zoonotiques et à leur implication permanente pour la protection de la santé publique, ont permis de détecter les symptômes de rage et ont évité le décès des personnes qui avaient été mordues par le chien enragé ».
Toutefois, les signataires déplorent que le communiqué de presse du Gouvernement ne fasse quant à lui aucune référence à l’action des vétérinaires dont le rôle a été essentiel dans la découverte et la gestion de ce cas de rage.
« Nous regrettons également que cette communication n’ait pas été l’occasion de rappeler l’obligation de mise sous surveillance sanitaire d’un chien à l’origine d’une morsure (et de tout animal sensible à la rage mordeur ou griffeur). Cette mise sous surveillance doit être demandée par tout professionnel de santé qui constate des morsures ou griffures d’un animal de compagnie sur l’un de ses patients », précisent-ils encore
Pour une meilleure reconnaissance du rôle de sentinelle des vétérinaires
Les représentants des organisations vétérinaires demandent que les décideurs des politiques publiques sanitaires reconnaissent « ce rôle de sentinelle que les 22 000 vétérinaires inscrits au Tableau de l’Ordre assurent en tout point du territoire national, 365 jours par an, en lien étroit avec les 1 000 vétérinaires de l’administration ».
« Pour donner pleinement son sens à l’approche d’« Une seule santé » / « One Health », humaine, animale et environnementale (…) les vétérinaires doivent voir leurs compétences et leur dévouement pleinement reconnus », conclut le communiqué.
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Photos (prétexte) : 123RF