Des incohérences et contrevérités qui ont fait réagir le club de race de l’amstaff et le collectif contre la catégorisation des chiens dits « dangereux ».
Faire du sensationnel quitte à déformer et à désinformer. Voilà ce que reprochent les passionnés de l’amstaff (American Staffordshire terrier) à la chaîne M6 et à l’une de ses émissions. Une enquête réalisée dans le cadre de 66 minutes et intitulée Le retour des pitbulls.
Le club de race, par la voix de son président, Emmanuel Tasse, n’a pas perdu un instant pour réagir. Il revient dans un premier temps sur la manière dont a été présentée l’émission.
La présentation en était la suivante, explique-t-il dans un communiqué : « Officiellement ils sont interdits, mais en réalité, il n'y en a jamais eu autant. En France on compterait plus de 9 000 pitbulls. Ces chiens à la mâchoire très puissante, souvent dressés pour combattre, avaient semé la panique dans les années 90, où une série d'attaque d'enfants avait entraîné leur interdiction. Mais 15 ans plus tard, le pitbull est plus que jamais à la mode ; un symbole de puissance pour leurs propriétaires. On peut très facilement en acheter et il est très difficile pour les autorités de contrôler les élevages clandestins et le trafic, car il suffit de déclarer ces chiens comme bâtards pour qu'ils deviennent licites. Il existe aussi un nouveau croisement, très proche du pitbull : l'Amstaff, qui lui non plus n'est pas interdit. »
Approximations, erreurs et enquête journalistique bâclée
D’un point de vue purement cynotechnique, première erreur. L’amstaff est une race officiellement reconnue. Certes classée en seconde catégorie telle que définie par la loi sur les chiens dits ‘’dangereux’’ à l’inverse du pitbull, classé en première catégorie et interdit en France. Mais ce que déplore également Emmanuelle Tasse, c’est que cette émission soit « truffée d’approximations et, plus grave encore, d’erreurs graves [d’ordre cynotechniques, donc, mais aussi] statistiques, scientifiques, juridiques, démontrant une documentation journalistique très parcellaire et non recoupée. »
La chaîne, certainement en quête de sensationnel à tout prix, est allé jusqu’à présenter des combats de chiens, goutte d’eau qui a fait déborder le vase et passablement irrité le président du club de l’amstaff, qui est par ailleurs un fervent défenseur de la cause des chiens mis à l’index par la loi de janvier 99.
C’est selon lui non seulement aux chiens que l’on a porté du tort, mais aussi aux maîtres : « Cet état de fait, auquel étaient ajoutés un combat de chiens scénarisé et une recherche évidente d’audience ont conduit à mettre à l’index les propriétaires de ces chiens, qu’ils soient indifféremment amstaffs, pitbulls ou autres croisés, l’amalgame étant très clairement entretenu et mettant dans le même sac tous les propriétaires de ces chiens, quels qu’ils soient. »
Faire de l’audimat à tout prix
« La chaîne a manifestement cherché à faire de l’audimat à une heure où la ménagère est devant son poste et où la concurrence télévisuelle fait rage », poursuit Emmanuel Tasse. « Alors que nombre de pays disposant d’une législation similaire à la France sur les chiens dits « dangereux » les abandonnent à cause de leur absence de fondements scientifique et statistique et de leur manque totale d’efficacité dans la prévention des morsures de chiens, il est surprenant qu’une chaîne nationale choisisse d’attiser à nouveau les braises sur le sujet. »
Le club de race, le FAST (France American American Staffordshire Terrier, regroupant les propriétaires et éleveurs d’amstaffs en France) et le 4C (Collectif de plus de 500 professionnels du chien : éducateurs, vétérinaires, éleveurs, structures associatives, etc. que dirige par ailleurs Emmanuel Tasse) exigent donc la publication d’un droit de réponse dès la prochaine édition de 66 minutes , « sur la base de la correction des erreurs qui sera transmise à la direction de la chaîne cette semaine. »
Reste à savoir si cela sera suivi d’effets ?
Informer sans déformer
« L’association FAST et le 4C se tiennent par ailleurs à la disposition de toute chaîne où maison de production souhaitant travailler sur un reportage télévisé, basé sur des témoignages scientifiques et techniques fiables et recoupés, apte à informer le public en dehors de toute instruction sensationnaliste et à charge », précise encore Emmanuel Tasse.
Par ailleurs, une plainte contre X va être déposée pour mauvais traitement et atteinte volontaire à la vie d’un animal en ce qui concerne le combat de chiens filmé dans ce reportage
Fast et 4C, pour en savoir plus
-France American Staffordshire Terrier (FAST)Président : Emmanuel Tasse
@-mail : emmanuel.tasse@france-amstaff.fr
Site Internet : www.france-amstaff.fr
-4C : Collectif Contre la Catégorisation des Chiens
Site Internet : www.collectif-4C.org
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