Norvège : des races de chiens interdites d’élevage
Dans le monde de la cynophilie, c’est une décision que certains qualifient d’historique. Le tribunal de district d’Oslo (Norvège) a décidé unanimement l’interdiction d’élever deux races brachycéphales, races à face aplatie :
- le bulldog anglais,
- et l’épagneul King Charles ou Cavalier King Charles.
« Les problèmes de santé entraînés par l'exploitation humaine du bouledogue sont connus depuis le début du 20e siècle. Ce verdict est donc attendu depuis de nombreuses années », a déclaré Ashild Roaldset, PDG de l’association. Selon cette dernière, « pendant de nombreuses décennies, des chiens malades ont été élevés illégalement. Ce qui se passe ici est une trahison systématique et organisée de nos amis à quatre pattes. Aujourd'hui, il a finalement été déterminé qu'il s'agit d'une violation de la loi ».
Pour se déterminer, le tribunal composé du juge de district et les 2 co-juges (un vétérinaire et un généticien) a consulté de nombreux experts réputés qui ont témoigné des énormes problèmes de santé qu'ils ont pu constater chez ces races : troubles d’ordre respiratoire, pathologies oculaires, dermatologiques, cardiaques et articulaires.
En vertu de la décision de justice qui vient d’être rendue, seuls les élevages de bulldogs anglais et d’épagneul King Charles s’engageant à œuvrer pour la réduction de ces troubles de santé seront autorisés.
Bientôt plus de race de chat Savannah au Royaume-Uni ?
Au Royaume-Uni, c’est le Savannah qui est visée par une éventuelle interdiction. Pour quelle raison ?
The Wildheart Trust, une association qui se consacre au bien-être animal, a lancé une campagne intitulée #servival. Celle-ci milite pour l’interdiction des espèces de chats issus d'un mélange entre une espèce sauvage et espèce domestique.
Refait alors surface l’affaire du footballeur Kurt Zouma et de la maltraitance animale dont il a été l’auteur sur son chat. Il s’agit d’un chat de race Bengal dont l’origine est un croisement entre un chat domestique et un chat léopard asiatique.
Selon des sources gouvernementale, le quotidien The Gardian rapporte que ces dernières envisagent de revoir les textes régissant les activités en lien avec les animaux au Royaume-Uni. Il n’existe actuellement aucune loi s'appliquant aux chats issus d'une hybridation entre un animal domestique et une espèce sauvage, rappelle le quotidien.
Selon l’association de protection animale, deux servals auraient été découverts en France dans de piètres conditions. Le but de leurs propriétaires : les hybrider avec des chats domestiques pour obtenir des chats de race Savannah...
Le serval (Leptailurus serval) est une espèce de félins de la sous-famille des félinés. Le serval est la seule espèce du genre Leptailurus. Le serval est proche du chat doré africain ainsi que du caracal.*
Des races de chiens et chats brachycéphales sous surveillance
D’autres pays ont dans leur ligne de mire les races brachycéphales. C’est le cas notamment de :
- la Suède,
- l’Irlande,
- les Pays-Bas,
- l’Allemagne,
- ou encore l’Angleterre.
En Angleterre, la Bristish Veterinary Association (BVA) s’est déclarée contre la sélection d’animaux à conformation extrême.
90% des vétérinaires canins déclarent avoir observé une forte augmentation de la possession d’animaux brachycéphales au cours des trois dernières années. Ce phénomène de mode serait selon elle initiée par des vedettes internationales s’affichant avec des carlins et autres bouledogues français, qui serait, selon les vétérinaires interrogés dans une enquête, responsable de l’acquisition de telles races dans 43 % des cas.
De ce fait, les acquéreurs ignoreraient dans 75% des cas les conséquences médicales des hypertypes au moment de l’achat et la majorité d’entre eux déclarent opter pour de telles races pensant que ce sont de bons compagnons**.
La British Veterinary Association (BVA) et la British Small Animal Veterinary Association (Bsava) ont dans un communiqué commun recommandé fortement que les animaux affectés par une brachycéphalie extrême soient écartés de la reproduction.
Races de chiens à face aplatie : que fait la France ?
En France, un test fonctionnel pour les races brachycéphales a été mis en place : BREATH pour BRachycephalic Exercise Aptitude Test for Health.
Peuvent le passer :
- le bulldog anglais,
- le bouledogue français,
- le carlin,
- le dogue de Bordeaux,
- l’épagneul japonais,
- l’épagneul King Charles,
- l’épagneul pékinois,
- le griffon belge,
- le griffon bruxellois,
- le Shih-Tzu,
- et le Boston terrier.
Ce test fonctionnel est noté par un vétérinaire choisi par le club de race qui le met en place lors d’une exposition canine qu’il organise. Il est assisté par des experts du club de race organisateur (1 expert pour 2 chiens testés simultanément), les experts peuvent être juges des races concernées ou non***.
Le test consiste en une distance à parcourir en un temps donné par le chien accompagné de son propriétaire (ou d’une personne désignée par son propriétaire) en marche rapide. Le chien doit suivre le parcours balisé, il est chronométré. Il peut être réalisé en intérieur. Le test doit s'effectuer de préférence à une température ambiante allant de 15 à 20°C si possible et pas au-delà de 25°C ni en-dessous de 10°C. Le test fonctionnel est organisé dans des conditions de température et d’environnement raisonnables.
Les résultats sont affichés sur les pedigrees comme une performance, celle-ci n’étant pas physique. Les chiens doivent pouvoir les passer sans effort.
À l’arrivée, le vétérinaire juge l’état physique du chien, si le chien présente un essoufflement ou tout autre signe de fatigue excessive, il sera disqualifié. Si non, il aura réussi le test fonctionnel.
En cas de réussite au test, le chien peut être classé en 2 catégories :
- Apte (BREATH-1) : le chien a passé le test, il satisfait aux conditions de celui-ci, mais il apparaît essoufflé, tirant la langue ou légèrement fatigué, ou bien proche de la limite maximale de temps.
- Apte + (BREATH-1+) : le chien a parcouru la distance facilement dans un temps moindre et n'arrive pas du tout essoufflé.
Un autre test est mis en place quant à lui à l’échelle internationale à l’initiative de l’université de Camdbrige (Angleterre) : le BOAS pour Brachycephalic Obstructive Airway Syndrome.
Supervisé par des vétérinaires formés et agréés, il permet aux propriétaires et éleveurs de savoir si leurs chiens sont affectés de manière à réduire le risque de reproduire des sujets touchés par ce syndrome.
*Wikipédia.
*Le Point Vétérinaire (09/01/2018).
***Règlement SCC.
SantéVet
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Photos : 123RF