Octobre Rose : des chiens dépisteurs du cancer du sein

Qui est à l’initiative du ruban rose ?

Maladie taboue il n’y a encore pas si longtemps, le ruban rose symbolise aujourd’hui la lutte contre le cancer du sein chez la femme est apparu dans les années 90 aux États-Unis.

Le Ruban rose est apparu aux États-Unis dans les années 90. Evelyn Lauder, à l’époque vice- présidente de la marque de cosmétiques Estée Lauder en a eu l’idée avec son amie Alexandra Penney de Self magazine.

En France, c’est au groupe Estée Lauder et au magazine Marie Claire que l’on doit son apparition dès 1994. La première campagne de sensibilisation est lancée. S’en suit la création de l’association « Le Cancer du Sein, Parlons-en ! ».

Octobre Rose prend le relais

Désormais, c’est l’opération Octobre Rose qui se déroule tous les ans du 1er au 31 d’octobre avec des initiatives et animations soutenues par de nombreux partenaires. L’objectif principal de cette campagne menée par l’association Ruban Rose est d’encourager au dépistage précoce.

Simple et 100 % remboursé, réalisé à temps, le dépistage peut sauver des vies vie. Il doit être fait tous les deux ans, dès 50 ans.

À cause de la Covid, la participation au dépistage organisé du cancer du sein chez la femme aura été marqué par un recul historique. Seul 42,8% des femmes concernées y ont participé selon La Ligue contre le cancer.

Le flair des chiens permet déjà la détection de nombreuses maladies

Les chiens ont un flair extraordinaire. Celui-ci est connu pour être mis en pratique dans la recherche de personnes disparues ou ensevelies. Le flair des chiens est également mis à contribution dans le cadre d’enquête policières. L’odorologie est une des techniques criminalistiques utilisée en France depuis 2003 et pratiquée en France par la Police technique et scientifique d'Écully (Rhône). Plus « ludique », les chiens n’ont pas leur pareil pour trouver des truffes (cavage). Le Lagoto Romagnolo excelle par exemple dans ce domaine. D’autres races se distinguent également comme, entre autres, le Berger Allemand, l’Épagneul Breton, le Labrador.  

Mais le flair du chien intéresse également la médecine humaine. En effet, le chien est capable de détecter de nombreuses maladies : le paludisme, le diabète, les crises d’épilepsie... Sans oublier la Covid-19 avec les chiens renifleurs.

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Le professeur Dominique Grandjean, vétérinaire, directeur de l'Unité de Médecine de l'Élevage et du Sport à l'École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort, est à l’origine du projet Nosaïs-Covid-19 pour former des chiens renifleurs du coronavirus.

Le flair des chiens est également capable de détecter certains cancers comme celui du poumon ou encore de la prostate chez l’homme.

L'Istituto Clinico Humanitas de Milan, a assuré, lors des rencontres annuelles de l'Association Américaine d'Urologie en mai 2014, que le flair des chiens était beaucoup plus efficace que les scientifiques afin de détecter le cancer de la prostate chez l’Homme.

La détection du cancer du poumon grâce au flair des chiens avoisinerait un taux de réussite de  99 %.

Concernant le cancer du sein chez la femme, une étude menée conjointement par les scientifiques de la Convention de Vienne et de l’University of Veterinary Medicine de Vienne a permis de mettre en avant une similitude entre l’humain et le chien concernant un récepteur tumoral dans ce type de cancer. Cette découverte rendue possible grâce à la médecine comparative est porteuse d'espoirs.

En Angleterre, un labrador aurait permis de détecter de manière précoce le cancer du sein de sa maîtresse

KDOG : le flair des chiens mis à contribution dans un projet médicale unique au monde 

En France en 2012, après avoir une thèse, Isabelle Fromantin, infirmière, s’est lancé un audacieux défi : la mise au point une méthode de dépistage simple, peu chère, non-invasive et indolore du cancer du sein. Celle-ci précèderait la mammographie.

C’est ainsi qu’est fait appel aux capacités extraordinaires de l’odorat canin. Une première dans l’histoire de la science avec l’objectif d’éduquer des chiens à dépister le cancer en reniflant des compresses imbibées de sueur.

KDOG

Le projet est baptisé KDOG et reçois depuis son lancement en 2016 le soutien de nombreux partenaires parmi lesquels : vétérinaires, professionnels de santé, chercheurs en chimie et en biologie, , experts cynophiles, data-scientists.

A cela viennent s’ajoutent d’anciens patients, des bénévoles et des bienfaiteurs formant une grande communauté dont la volonté est «  d’améliorer le dépistage du cancer du sein et, à terme, celui des cancers accessibles par voie transcutanée », indiquent sur le site dédié les responsables du projet.

De solides connaissances sur le fonctionnement et les besoins du chien étant nécessaires, le projet KDOG bénéficie également de l’aide d’éthologues et de vétérinaires du Museum d’Histoire Naturelle, de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort et de l’Université de Montréal.

En 2017, l’équipe KDOG a validé une preuve de concept : 2 chiens éduqués ont réussi à détecter 90,3 % des échantillons positifs parmi les 130 échantillons de sueur qui leur étaient présentés.

Pour aller plus loin et valider ses hypothèses, l’équipe a lancé début 2020 une étude clinique qui respecte un protocole rigoureux validé par la communauté médicale. Celle-ci est élaborée en coopération avec les méthologistes (groupe de travail pluridisciplinaires) de l’Institut Curie.

Détection du cancer du sein grâce au chien : jusqu’à 100 % de réussite aux premiers essais

Thor et Nykios sont les deux premiers chiens de race Berger Belge Malinois choisis par KDOG et qui ont tout d’abord été entrainés au centre canin de Magnac-Laval, puis au centre de Champvoisy à partir de l’été 2017.

Thor est « joueur et affectueux ». Il a débuté ses entraînements en avril 2016, à l’âge de 17 mois. En février 2017, ses taux de détection de lingettes cancéreuses ont atteint 100 % !

Mais face à sa baisse de motivation, Thor préférant le contact humain au travail de chien détecteur, il a été adopté par la famille d’un ostéopathe pour animaux qui s'est pris d'affection pour lui lors d’un stage sur le site de Champvoisy.

Nykios se révèle quant à lui « très performant, joueur et précis ». En janvier 2017, il a reçu le Trophée du Chien Héros dans la catégorie « Chien détecteur de maladie », créé par la Société Centrale Canine. Malheureusement, Nykios a été emporté par la maladie au printemps 2020.

En septembre 2017, Milou, un Springer Spaniel, est venu rejoindre l’équipe. « A la fois joueur, calme, attendrissant et obéissant, c’est un chien détecteur d’exception qui fait rapidement preuve de son efficacité. (…) Cependant, au cours de son entrainement, Milou a également appris à lire l’homme et à adapter son analyse à ses réactions. Son travail, dès lors biaisé, ne peut plus convenir à l’étude clinique mise en place. »

Ne faire subir la mammographie qu’aux femmes diagnostiquées positives par les chiens

Suite à l’étude, le projet KDOG COV a vu le jour. L’odeur est un élément chimique. Il faut donc l’identifier chimiquement. Le programme KDOG COV est donc une étude translationnelle pour chercher la signature chimique du cancer du sein. L’étude translationnelle consiste à produire des applications concrètes à partir de connaissances fondamentales.

Le programme iKDOG permet quant à lui de « créer une communauté scientifique spécialisée en détection de maladies par les odeurs ».

Pour mener tous ses programmes, KDOG recherche des soutiens financiers, professionnels et matériels, « pour que le projet puisse vivre, grandir, et finalement aboutir ».

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Après le cancer du poumon, le cancer du sein est le second le plus répandu dans le monde, le plus fréquent et meurtrier chez la femme. Avec la technique de diagnostic du projet KDOG et de ses programmes complémentaires, l’espoir est né. Grâce au meilleur ami de l'homme, celui d’une technique de diagnostic précoce accessible à toutes les femmes. Suffisamment fiable, elle permettra de ne faire subir la mammographie qu’aux femmes diagnostiquées positives au cancer.

 

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