Procès d'un chenil : l'Ordre des Vétérinaires partie civile

Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires a souhaité se porter partie civile dans le procès engagé par l'association One Voice et plusieurs associations contre un élevage. Dans ce chenil avait été notamment découvert des dizaines de dogues du Tibet dans un piteux état.

Le 28 janvier 2011, One Voice, appuyée par la gendarmerie, les services vétérinaires, les pompiers et plusieurs associations, mettait un terme au calvaire enduré par 61 dogues du Tibet et 3 ânesses dans un élevage savoyard. Devant la gravité des faits, l’association a déposé une plainte, notamment pour cruauté envers les animaux. Le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires a souhaité se porter partie civile dans cette affaire. Le procès – qui devait avoir lieu en août – a donc été reporté. Il aura lieu le 17 novembre à 8 h 45 au tribunal correctionnel d’Albertville. 

C’est le signalement d’une morsure de chien en décembre 2010 qui a conduit les autorités à pousser la porte de ce chenil, où des dizaines de Dogues du Tibet, adultes et chiots, et trois ânesses, étaient retenus dans d’innommables conditions.

Difficile en effet de décrire ce qu’ils subissaient, victimes de cet abandon, de cette indifférence, qui engendre les pires souffrances. Parqués et attachés dans la noirceur de caves ou de hangars, privés de tout – nourriture, eau, litière, soins –, ils survivaient là abattus, tétanisés. 

Tous les efforts ont convergé pour agir au plus vite et les sauver. L’intervention, dont la logistique ainsi que la plupart des frais ont été pris en charge par One Voice, a eu lieu le 28 janvier 2011. Le jour de l’opération qui devait les ramener à la vie, les sauveteurs ont par ailleurs fait de macabres découvertes. 

Dans des sacs plastique traînant sur le sol, des cadavres de chiens, de fœtus, d’autres entassés dans des congélateurs hors d’usage. Il a été retrouvé une centaine de cadavres. One Voice a donc engagé des poursuites envers la personne propriétaire de cet élevage pour « avoir exercé volontairement des sévices graves ou commis un acte de cruauté, en l’espèce de la sous-nutrition jusqu’à la cachexie ». Elle encourt pour cela une peine de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende ; confiscation définitive des animaux, ainsi qu’une interdiction définitive de détenir un animal. 


Exercice illégal de la médecine vétérinaire


Cette personne devra aussi répondre d’autres infractions, parmi celles-ci : 

• Exercice illégal de la médecine vétérinaire ; 

• Exploitation d’une installation sans autorisation ; 

• Défaut de tenue de registre de suivi sanitaire ; 

• Détention de cadavres sans les avoir remis au service d’équarrissage. 

« Quand on est face à la cruauté envers les animaux, confie Muriel Arnal, présidente de One Voice, on espère toujours secrètement que ce sera la dernière fois, que cette fois on a atteint le paroxysme de la violence ; mais, hélas, il semble qu’il n’y ait pas là de limite. Ce que nous avons découvert dans cet élevage savoyard nous a chavirés. Il n’y a pas d’habitude face à la violence, mais toujours le désir de faire plus pour la combattre. La plainte déposée est ce que nous devions à ces animaux martyrs, la reconnaissance de leur souffrance. Au-delà, le regard de Zoé, petite chienne du chenil, nous a lancé un appel pour faire en sorte que cela ne puisse plus se reproduire, pour faire barrage comme jamais à la brutalité dont sont victimes les animaux. La Cellule Zoé a été créée pour cela. Débusquer cette violence, secourir et informer le public, telle est sa mission, et elle espère fédérer autour d’elle le plus grand nombre de cœurs. » 



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Photo : One Voice