La médecine vétérinaire fait sans cesse des progrès. Du point de vue des traitements, la prescription d’antibiotiques par les vétérinaires fait l’objet d’un suivi mis en place depuis 1999 par l'Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (Anses-ANMV).
Evaluer les risques de résistance bactérienne des antibiotiques vétérinaires
Les informations recueillies au travers de ce suivi national sont un des éléments indispensables, avec le suivi de la résistance bactérienne, pour permettre une évaluation des risques liés à l'antibiorésistance.
L'Anses s'est particulièrement mobilisée sur ce sujet depuis trois ans en matière de surveillance et d'évaluation du risque. Si cette mobilisation permet d'observer aujourd'hui des résultats encourageants, il subsiste néanmoins un certain nombre de sujets de préoccupation sur lequel l'attention doit rester soutenue.
Bien entendu, ce suivi ne concerne pas uniquement les carnivores domestiques, mais aussi les animaux d’élevage au sein de l’agriculture (bovins, volailles, etc.). Les chiens et chats sont toutefois concernés par ce suivi.
L’exposition globale aux antibiotiques diminue chez les carnivores domestiques
En 2012, le volume total des ventes d'antibiotiques s'élève à 782 tonnes, il s'agit du tonnage le plus faible enregistré depuis le début du suivi, confirmant la diminution des volumes de ventes observée les années précédentes (- 41,2 % depuis 1999, - 33,3 % sur les 5 dernières années, - 14,0 % entre 2011 et 2012).
Toutes espèces animales confondues, l'exposition globale aux antibiotiques en 2012 a diminué de 6,1% par rapport à l'année 2011. Et si l’on s’en tient uniquement aux résultats donnés pour les carnivores domestiques, entre 2011 et 2012, elle a diminué de 8,4 %.
Le réseau Résapath constitue un dispositif essentiel pour la surveillance de l'antibiorésistance animale à la plupart des germes bactériens responsables d'infections pour l'ensemble des espèces animales.
Il est animé par deux laboratoires de l'Anses (Laboratoire de Lyon et Laboratoire de Ploufragan-Plouzané) et a pour objectif de suivre les tendances d'évolution de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries animales, de détecter certaines émergences et d'en caractériser les mécanismes moléculaires.
Le réseau produit chaque année un rapport dressant le bilan de ses observations.
Pour l'année 2012, le périmètre du réseau s'est renforcé avec une augmentation significative du nombre de données collectées ainsi qu'une diversification des filières : 31 211 antibiogrammes provenant de 64 laboratoires en 2012 contre 26 049 et 63 laboratoires en 2011.
La principale bactérie isolée est Escherichia coli, qui représente 25 à 35 % des souches chez les chats, notamment. E. coli ne vient qu'en deuxième position derrière les staphylocoques à coagulase positive chez les chiens, et derrière les streptocoques chez les chevaux.
Toutes espèces confondues, l'analyse des données met en évidence une diminution des résistances dans certaines filières, en particulier s'agissant des antibiotiques critiques tels que les céphalosporines de 3ème et 4ème génération (C3G/C4G). Toutefois, ces résultats ne doivent pas occulter le fait que la résistance à ces antibiotiques reste à des niveaux élevés ou continue d'augmenter dans certaines filières.
Ainsi, elle diminue chez les poules et poulets (de 21 % à 14 %), mais cette filière reste aussi la plus élevée par rapport aux autres groupes d'animaux (chiens 11,5 % ; chats 8 %).
Par ailleurs, elle continue d'augmenter chez les bovins (la contribution essentielle provenant des veaux de boucherie), les chiens et les chevaux.
Enfin, la multirésistance est fréquente dans la plupart des filières, en particulier pour les souches résistantes aux C3G/C4G. Ce phénomène est plus marqué chez les bovins, chevaux et chiens.
Pharmacovigilance vétérinaire : des données recensées auprès des vétérinaires, des éleveurs et des maîtres
L'objectif de la pharmacovigilance est de pouvoir détecter le plus rapidement possible tout signal émergent, qu'il s'agisse d'un effet indésirable inattendu, ou bien attendu mais dont la fréquence ou la gravité est inattendue, et de prendre ensuite les mesures adéquates, pouvant aller de l'ajout d'une précaution d'emploi au retrait de l'autorisation de mise sur le marché (AMM).
En 2012, l'ANMV a enregistré dans sa base nationale 3 058 cas d'effets indésirables chez les animaux, dont 43 % ont été jugés comme étant des effets indésirables graves.
Plus de 90 % des déclarations transmises aux acteurs institutionnels sont envoyées par des vétérinaires. Celles transmises par les propriétaires d'animaux et les éleveurs représentent 7,57 %.
La très grande majorité des effets indésirables déclarés en 2012 concernent les chiens et chats
Comme en 2011, la très grande majorité des effets indésirables déclarés en 2012 concernent les carnivores domestiques avec 82 % des déclarations pour les chiens et les chats.
Chez les carnivores domestiques, la classe thérapeutique la plus souvent citée concerne les antiparasitaires (43 % chez les chiens et 47 % chez les chats en dehors de la perméthrine).
La répartition entre cas graves et non graves varie en fonction de la classe thérapeutique concernée : pour les antiparasitaires externes et internes, les déclarations sont majoritairement non graves (respectivement 75% et 64 %). A l'inverse, pour les vaccins, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les antibiotiques, les déclarations concernent majoritairement des cas graves (respectivement 74%, 65% et 59 %).
Source : Anses
Chiens, chats et antibiotiques : à retenir
Le recours à un traitement antibiotique chez le chat malade ou le chien malade ne doit se faire que sur prescription et recommandation vétérinaire.
Il est important, avec les antibiotiques, de ne pas faire d’automédication. Votre vétérinaire vous prescrit un antibiotique dans un cas précis, après avoir posé son diagnostic. Il ne faut pas l’utiliser par la suite sans son avis. Ni pour un autre animal.
Il convient également de respecter les posologies, le mode d’administration et la durée du traitement.
S’il y a amélioration de l’état de l’animal, le traitement doit être poursuivi jusqu’à son terme.
Si l’état de santé du chien ou du chat ne semble pas s’améliorer, ou bien si des effets secondaires apparaissent, mieux vaut consulter de nouveau, sans attendre.
Comme tout autre traitement visant à soigner une maladie, les antibiotiques (mais aussi les examens visant à trouver un germe et le meilleur antibiotique permettant de le combattre), comme les antibiogrammes) sont pris en charge et remboursés par l’assurance santé animale (mutuelle pour chien et mutuelle pour chat), à hauteur de la formule choisie.
Santévet
Leader de l'assurance santé animale
Photos : 123rf