Cancer des os chez le chien : un nouveau traitement

L’ostéosarcome est le cancer des os le plus fréquent chez le chien, représentant 85 % de tous les cancers osseux canins. Très agressif, il est à l’origine de fractures pathologiques et de douleur aigüe. Il est actuellement traité par amputation ou par des chirurgies conservatrices des membres associées à de la chimiothérapie. Une étude clinique a été lancée avec un nouveau traitement moins invasif de cette maladie pour laquelle il existe un fort besoin médical. Un nouvel espoir pour les chiens atteints et leurs maîtres.

L’ostéosarcome chez le chien est le cancer des os le plus fréquent chez le chien. Il représente 85 % de tous les cancers osseux canins.

Un cancer canin très agressif

L’ostéosarcome est à l’origine de fractures pathologiques et de douleur aigüe. C’est un cancer très agressif. La durée de survie moyenne de l’animal sans traitement se situe entre 4 et 5 mois et moins de 10 % des chiens atteints d’ostéosarcome survivent 1 an.

Actuellement, ce cancer est traité par amputation ou par des chirurgies conservatrices des membres associées à de la chimiothérapie, qui permettent d’augmenter la survie à 1 an jusqu’à 50 %.

Toutefois, 50 % des chiens survivant 1 an et plus grâce à ces traitements sont susceptibles de développer des métastases, avec une espérance de survie médiane ne dépassant pas 9 mois.

Le besoin de techniques alternatives à l’amputation

Dans certain cas, l’amputation n’est pas la meilleure option, en particulier pour les chiens de grande ou très grande race, surtout s’ils souffrent de troubles neurologiques ou orthopédiques concomitants (dysplasie, maladie dégénérative articulaire...).

Par ailleurs, les propriétaires des chiens atteints recherchent de plus en plus souvent des traitements palliatifs afin d’éviter l’amputation.

Les chirurgies conservatrices ayant recours à des endoprothèses (prothèses internes à l'organisme) et des allogreffes d’os cortical sont des procédures complexes, non applicables à tous les sites affectés et qui peuvent entraîner des complications majeures. Il existe donc un véritable besoin pour de nouvelles techniques alternatives.

Au cours des dernières années, Olivier Gauthier, Professeur de chirurgie des petits animaux et dentisterie vétérinaire à l’Ecole Nationale Vétérinaire Oniris (Nantes, 44), a mis au point une technique de chirurgie conservatrice mini-invasive consistant en l’injection de ciment phosphocalcique - ciments à base de phosphate de calcium - au niveau du site tumoral.

Il s’agit d’un substitut osseux pouvant être utilisé pour le traitement de défauts osseux à la place de greffes osseuses biologiques ou synthétiques.

Un procédé qui améliore le bien-être du chien

Les travaux précurseurs du Pr. Gauthier ont ainsi montré qu’une telle technique permet de conserver la fonction du membre et de soulager immédiatement et durablement la douleur, améliorant ainsi considérablement le bien-être de l’animal.

Une étude clinique est lancée

Afin de contribuer à la validation de cette nouvelle approche thérapeutique, TheraVet, société spécialisée dans le traitement des maladies ostéoarticulaires chez les petits animaux de compagnie dont le siège est basé à Jumet en Belgique, a initié une étude clinique prospective multicentrique* dans l’ostéosarcome du chien avec BIOCERA-VET : le ciment osseux injectable de TheraVet.

Le Pr. Gauthier est l’investigateur principal de cette étude qui sera menée dans 9 centres investigateurs en France et en Belgique. BIOCERA-VET est une gamme de substituts osseux synthétiques injectables autodurcissants à base de phosphate de calcium. Ce nouveau dispositif médical vétérinaire, possède des propriétés uniques favorisant la formation et la réparation osseuse. Il cible les chirurgies osseuses (telles que l’arthrodèse, les fractures) et l’ostéosarcome chez les petits animaux de compagnie (chiens et chats), ainsi que le kyste osseux chez les chevaux.

« La cimentoplastie de l’ostéosarcome appendiculaire pourrait devenir une alternative palliative à l’amputation du membre chez les chiens de grande et très grande race », assure le Professeur Gauthier. « Cette procédure chirurgicale mini-invasive peut être réalisée par voie percutanée [à travers la peau, Ndlr], préservant ainsi la capacité de mise en charge, la fonctionnalité du membre et la qualité de vie de l’animal pendant plusieurs mois sans complication majeure liée à l’injection du ciment », poursuit-il.

« En alliant les moyens de TheraVet à nos capacités de recherche, je suis convaincu que nous serons très bientôt en mesure de développer de nouveaux traitements pour cette maladie très difficile à prendre en charge et pour laquelle il existe un fort besoin médical », conclut le Pr. Gauthier.

« Nous sommes honorés et très enthousiastes à l’idée de collaborer avec une équipe de recherche aussi expérimentée que celle du Pr Gauthier », indique pour sa part Enrico Bastianelli, Directeur Général de TheraVet. « Avec ce nouvel essai clinique, TheraVet entend renforcer son portefeuille de produits dédiés à la santé animale tout en confirmant son soutien aux travaux de recherche scientifique de haute qualité qui contribuent au bien-être animal. »

Les résultats préliminaires de l’étude sont attendus au premier trimestre 2021. La commercialisation de cette technique représentant un espoir dans le traitement de ce cancer chez le chien débutera en Europe dans le courant 2021 (incluant la France) puis aux Etats-Unis.

Par ailleurs, TheraVet a levé 4 millions d’euros supplémentaires pour le développement de ses gammes de produits vétérinaires innovants et faciliter la transition de TheraVet du stade clinique vers le marché.

A noter que, comme tout autre cancer chez le chien, le traitement de l’ostéosarcome est pris en charge par l’assurance santé pour chien

Ce qui permet donc aux maîtres d’être remboursés jusqu’à 100 % des frais vétérinaires qui, dans le cas de telles maladies, peuvent être élevés.

* Étude réalisée dans deux centres ou plus avec un même protocole et un coordinateur chargé du traitement de toutes les données et de l'analyse des résultats.

 

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Photo : 123RF