Si les chats se montrent, envers les chenilles processionnaires, plus méfiants que les chiens, ces derniers hésitent moins, par envie de jouer, à non seulement les renifler mais également surtout – et c’est ce qui est le plus à craindre - tenter de les attraper en gueule.
Ces chenilles (de 35 à 40 mm d’envergure) présentent de nombreux poils urticants, chacun d’entre eux étant relié à une glande produisant un venin.
Que faire en cas de contact ?
Lors d’un contact « rapproché », le symptôme le plus évocateur est une atteinte de la cavité buccale. La langue se met à enfler (cela peut prendre plusieurs heures), puis elle se nécrose.
Des troubles oculaires peuvent aussi être observés, tout comme une salivation. Lorsque l’on ouvre la gueule de l’animal, on peut apercevoir que sa langue (ou une partie) est comme grise et/ou ulcérée.
C’est une véritable urgence vétérinaire prise en charge par la mutuelle animaux (assurance santé chien et assurance santé chat). Il ne faut pas perdre une seconde pour consulter. La seule chose que l’on puisse faire, autant que cela soit possible avant de conduire l’animal à la clinique, est de rincer à grande eau. Mais sans frotter.
Suivant le diagnostic, le vétérinaire mettra en place un traitement à base, entre autres, d’anti-inflammatoires, antibiotiques, voire de pansements gastriques.
Une mise sous perfusion peut être nécessaire et suivant le degré d’atteinte, un recours à de la chirurgie.
Si l’on ne se rend pas compte rapidement que le chien ou le chat est atteint, la nécrose peut provoquer la perte de toute ou partie de la langue, ce qui empêche par la suite l’animal de s’alimenter ou de boire. C’est en cela que tout diagnostic reste réservé.
La chenille processionnaire (Thaumetopoea Pityocampa) est une forme larvaire d’insecte. Elle doit son nom à la manière de se déplacer au sol, lorsqu’elles descendent de leur nid. Les conifères sont ses arbres de prédilection.
On lui connaît peu de prédateurs. Aussi, si elle est répandue dans le Sud de la France, il est aussi possible de constater sa présence au Nord de la Loire.
Elle quittent son habitat dès le mois de mars-avril, parfois même plus tôt du fait du réchauffement climatique ou tout simplement lorsqu’il fait plus doux.
Elle descend en groupe au sol afin de s’enterrer dans de petits trous qu’elle creuse et où elle tissera alors un nouveau cocon, passant ensuite du stade de chrysalide à papillon.
Même les nids vides sont dangereux
Les nids, dont on peut repérer la présence dans les arbres dès l’hiver, constituent aussi un danger, même vides. Car ils peuvent renfermer des poils urticants.
Comment s’en débarrasser ?
Un traitement insecticide (au Bt, qui sont des toxines) peut être effectué après la ponte des œufs et l’éclosion de ceux-ci (par temps sec et sans vent).
Dans tous les cas, il faut agir avant que les chenilles ne fassent leur nid d’hiver (couper les nids et brûler les cocons). Et en dehors de la présence des animaux de la maison que l’on prendra soin alors d’éloigner.
Au sol, il est recommandé de les brûler et de les enterrer, le pouvoir urticant des poils subsistant même après la mort de chenilles qui auraient été simplement écrasées.
Attention, il faut se protéger pour procéder au traitement ou s’en débarrasser, car les humains peuvent aussi y être allergiques (port de gants, masques, combinaison, etc.).
Certaines communes peuvent aider les particuliers et tout renseignement peut alors être obtenu dans sa commune, généralement auprès de la mairie.
Il existe aussi des « pièges » à chenilles processionnaires dont certains utilisent des phéromones qui les capturent et les détruisent sans avoir recours à des insecticides (en vente notamment sur Internet).
Des chenilles dans les chênes également
On parle très souvent des chenilles processionnaires du pin. Mais il existe également les chenilles processionnaires du chêne (Thaumetopoea processionea) que l’on peut trouver dans ces types d’arbres mais également dans d’autres espèces. Les réactions urticantes dont elles peuvent être à l’origine sont observées de mai à juillet
Depuis le début des années 2000, ces chenilles ont gagné du terrain, gagnant jusqu’à l’Ile-de-France.
Tout aussi dangereuses (ainsi que leurs nids), de couleur gris-argenté, elles se différencient par leur taille (de 25 à 35 mm à son stade adulte), mais aussi par leur manière de se déplacer, non pas en procession, mais en rangs, en plaques, formant ainsi en quelque sorte des « rubans ».
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Photo : 123RF