Yannick Vincent l’avoue : elle a toujours eu un faible pur les chiens à face plates, les molosses, et les bouledogues en particulier, depuis l'enfance. Son élevage familial a démarré avec sa première boulette : Messaline de la Chamade, une chienne qui prenait plaisir à participer aux expos. Mais qui ne rechignait pas non plus à poser comme modèle pour sa maîtresse. La peinture – et le dessin - est une autre passion et un autre talent de Yannick Vincent.
Yannick Vincent se passionne pour les molosses, les chiens à face plate et le bouledogue français en premier lieu. Peinture et dessins sont deux autres passions : « Les clients m'envoient leurs photos et je choisi celles qui sera la plus représentative de leur animal. »
Yannick Vincent reconnaît que la tête du bouledogue est très particulière. « Je me dois de respecter la couleur de robe, les petits détails des plis de la face, des rides de chaque individu. » Ce regard qui a toute son importance. « Celui qui fait dire au propriétaire : c'est mon pépère, c'est bien lui, la larme a l'œil ! »
Quant elle dessine ou peint, même si Yannick apprécie le boule et le bulldog anglais, elle assure qu’elle n’a cependant pas de race de prédilection : « Si la photo est bonne, le portrait sera bon. »
Son cursus est passé tout naturellement par les Beaux Arts de Lyon. « Mais je pense que ce don du portrait que j'ai développé depuis des années me vient de mon grand-père paternel », analyse Yannick Vincent. « Il était sculpteur-staffeur et a d'ailleurs été récompensé pour son travail par les Palmes Académiques en son temps. Il a fini sa vie constructeur de machines hydrauliques - la peinture mène a tout ! -, mais n'a jamais cessé de peindre. »
Son talent au service du Cercle
Son talent, Yannick Vincent le met depuis de nombreuses années au service du Cercle européen du bouledogue français (CEBF). « J'ai choisi le CEBF pour ses compétences, sa convivialité, l'énergie de notre président Jacques Mulin à défendre notre race », estime-t-elle.
Aussi, elle collabore avec bonheur à la revue du cercle depuis le début en tant que portraitiste canin : « Quatre parutions par an, quatre bouledogues, quatre couleurs pour la couverture en aquarelle. » Le compte est bon ! « Ma couleur préférée est le bringé - quatre bringés pour 2 cailles à la maison. Mon étalon Sampion était fauve bringé », poursuit-elle, « malheureusement décédé d'un cancer. J'ai adoré ce chien, une véritable osmose entre nous deux. Je pense avoir réussi son portrait et son regard rempli d’amour et de tendresse. »
Elle a donc gardé un petit fils, « qui continuera le chemin avec moi. J'aime mon travail d'éleveur familial, la génétique me passionne, et je trouve qu'il se complète avec ma passion du dessin. Le talent de Yannick Vincent a déjà été récompensé avec notamment la sélection, en 2002, pour la Biennale d'Eygurandes en Corrèze, ainsi qu'à Gramat pour le Festival de Planéte Animale.
Cuisine de couleurs
Bien sûr, les animaux et les chiens n'étant pas des adeptes de la pose, c’est sur photos que l’artiste travaille. « Je prépare initialement les fonds dont les couleurs seront en harmonie avec le sujet. Je réalise des dessins sommaires et je poursuis ma tâche à l'aquarelle, à la mine de plomb, à l'huile ou quelquefois la gouache. C'est ce que j'appelle ma cuisine ! »
Elle utilise aussi la sanguine « qui accentue les contrastes et met en évidence certains détails spécialement pour les chiens fauves et pelage roux. »
A l'heure actuelle Yannick a réalisé près de 400 têtes de bouledogues de toutes couleurs. « J'aimerais beaucoup pouvoir continuer les expositions de peintures. Il est toujours bon de se confronter aux autres, mais ma tribu ne peut pas venir avec moi. Donc j'ai décidé de travailler désormais à la maison. Mon métier me donne beaucoup de satisfaction et d'amour. J'espère le poursuivre très longtemps », conclut Yannick tout simplement comme on met la dernière touche à un travail dont on est fière on comme quand on mène avec sérieux la sélection de son petit élevage familial.
Souvenirs d’enfance
« J'ai toujours aimé les faces plates, les molosses en particulier, au grand dam de ma maman qui n'aimait que les malinois et les teckels ! », se souvient attendrie Yannick Vincent. « Elle trouvait cette race moche et laide ! », poursuit-elle.
« Je lui ai fait changer d'avis avec l'achat de ma première boule en 1996. J'ai aussi le souvenir de chien bouledogue caille, jouet en carton pâte avec son collier de blaireau monté sur roulettes. C'était une joie de tirer sur la laisse… et la gueule s'ouvrait sur des dents qui faisaient très peur ! »
Des années plus tard Yannick Vincent aura la chance de retrouver un de ces spécimens rares qui maintenant trône sur un meuble de la chambre et nargue les vrais bouledogues de la maison. « Que de souvenirs lié à ce jouet… Bien entendu, étant collectionneuse, les bouledogues sont partout dans la maison ! »
Exceptionnelle Messaline
La première chienne bouledogue français de Yannick Vincent a été un coup de coeur : « Messaline, dite Mamounette, m'a choisie et m'a sautée dans les bras en arrivant dans l'élevage.
Elle tenait à l'époque une boutique de brocantes/antiquités et venait de faire l'acquisition d'un superbe vase Muller, une pâte de verre année 30, de Nancy. « Je voulais le garder, mais mon envie de bouledogue a été la plus forte. Le vase mis aux enchères m'a permis d'acheter Messaline de La Chamade.
Elle avait quatre mois et venait de revenir à l'élevage sous le prétexte : on nous a dit qu'elle ne sera pas confirmée. Ce n'est pas une chienne d'expo ! Les clients ont changé pour son petit frère qui lui… n'a jamais été confirmé : Insuffisant, le pauvre. »
Messaline par contre a fait un parcours sans faille. Jugez plutôt : Recommandée cotation 4 à deux ans ; Réserve de CACS (vice championne de France) en Nationale d'élevage à 3 ans en classe ouverte. « N’ayant eu que des Excellent et des récompenses depuis le début des expositions, elle termine à 11 ans son palmarès en 2007 au Championnat de France en Vétéran : Meilleur vétéran du concours interne et au final : Ring d'honneur du 9e groupe, Best in Show, Championne de France toutes races confondues sous le jugement de la juge Italienne Mme Pagani. »
Ce qui n'a jamais été gagné depuis le début des expositions de bouledogues Français ! Une première.
Impossible de ne pas être attaché à un chien aussi exceptionnel : « Messaline ne m'a donné que des satisfactions. Chienne facile, hyper intelligente, aimant les expos et le ring. »
Elle n'a eu qu'une portée, mais sa descendance est belle et fait honneur à l’affixe de l'éleveuse passionnée sous l'affixe des Bourbon d' Allier. « Bourbon, parce que la princesse de Bourbon-Parme m'a fait l'honneur de parrainer mon élevage » et Allier parce que Yannick Vincent vit dans ce département, « à Cesset, petit village de campagne dans les vignes, prés de St-Pourçain-sur-Sioule, pays du bon vin depuis Henri IV ! ».
Pour en savoir plus, à visiter le site de Yannick Vincent : www.bourbondallier.com
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Photos : aquarelles : Y. Vincent